jeudi 28 janvier 2016

Amie nuit

Le temps n'est pas pressé ce soir
Il avance sans bruit __ doucement résolu
Plus de chahut __ de désespoir
La nuit s'habille d'absolu

Le temps est révolu __ des sébiles __ des quêtes
Plus de tohu bohu __ l'âme ramdam
Les yeux cernés __ la mine inquiète
La nuit se pare de sublime

Le temps va au hasard __ sans but et sans tabou
Si malgré tout il se fait tard
La volonté veille debout
Comme le phare à la nuit noire

Le temps s'arrête d'un éclair
Geste figé entre pénombre et flash
Le monde dort __ l'Être s'en fiche
La nuit est sable du désert

Dans un soupir __ le temps __ passe et se sert
Prends le silence de l'horloge
Forme un déluge de secondes
Ronde d'hiver sur une luge de nuit blanche

Le temps très lentement se penche
Place demain sur les paupières
Erre le rêve en avalanche
La terre en nuit d'étoiles glisse et glace


© Copyright Merle Bleu

samedi 23 janvier 2016

Sables mouvants

A toi __ toi qui me dresse d'étrange
Mon amour en déluge
Je t'adresse l'immense
Du dimanche des luges

De ces jeux sur la neige
Du manège des anges
A toi __ toi mon doux mélange
Aux pensées fugitives

Toi mon âme furtive
Mon ultime suprême
A mon coeur __ tu es rime à l'extrême
De mes pensées captives

Toi mon coeur __ toi mon rêve
Au courant de mes rives
Aux dérives de l'âme
Tu es femme sublime

Idées vagues de grève
Mains à mains de nos pas
L'aube au jour nous soulève
Et se sable à nos voix

Je me tiens près de toi
D'une étreinte amoureuse
Courbe éternelle rêveuse
Mon amour a la foi

Il est forme neigeuse
Sans morsure du froid
Un flocon __ un cristal __ un émoi
Un pétale de toi __ une rose

Ne m'en veux pas si j'ose
De nos corps la voltige
La pensée d'un vertige
D'une douce symbiose

Où ma verge s'érige
Sous ta main virtuose
Tu es femme d'arpège
Jouant notes exquises


© Copyright Merle Bleu

Des rives du désir

Au côte à côte de tendresse
A l'épiderme du charnel
Là où l'envie trouble et se dresse
Le charme éclot __ fleur du sensuel

Souffle de bouche
Un alizé dessine un cercle
Un tourbillon
Frisson léger __ petite touche

Joue contre joue
Entre la plume et le duvet
Là où l'intime se dévêt
La main déroule ses bijoux

Fine dorure de caresse
Parure __ peau de feuille
Le corps se fait recueil
Les bras forment reliure

Désir vergé __ enluminure
Les doigts se jouent du dos majeur
A bout de hanche __ à chat perché
Au son du coeur __ à son allure

L'ombre s'étire en fin de jour
Le temps s'écoule à la dérive
Emporte l'Etre sur un fleuve
Vers l'embouchure du plaisir



© Copyright Merle Bleu

jeudi 21 janvier 2016

Lorsqu'elle pleure

Lorsqu'elle pleure je sens bien
Que de chagrin mes larmes coulent
Que cette femme dans la houle
Essuie la pluie de ses embruns

Lorsqu'elle pleure je suis triste
Ma lèvre a comme un goût de sel
Goutte étincelle __ émoi soliste
Long vibrato de violoncelle

Lorsqu'elle pleure je suis mal
Etre inutile d'impuissance
Privé de mots __ vide de sens
Trouvant les phrases si banales

Lorsqu'elle pleure sous le ciel
Là dans mon coeur je sens les bleus
D'un cri d'aimer __ son démentiel
Soufflé d'un orgue malheureux

Lorsqu'elle pleure sans rien dire
Qu'elle est couverte de nuages
Je les écarte d'un sourire
Lui tends l'amour pour un voyage

Lorsqu'elle peut enfin s'ouvrir
Son charme d'ange est un soleil
Qu'entre mes bras j'aime chérir
Précieux trésor __ tendre merveille


© Copyright Merle Bleu

mercredi 20 janvier 2016

Aérienne

De tes yeux sibyllins
Mon esprit tu devines
Caresse zibeline
Au cri du féminin

Tu danses __ danses
Flamme solaire
Au masculin de mon silence
D'un geste imaginaire

Libre __ libre dans les airs
Tu ris __ tu voles
Tu t'envole frivole
Gracieuse ombrée de ton mystère

C'est entre ciel et terre
Que dans l'instant se tracent
Filante forme en strass
Tes courbes de lumière

Femme ou chimère
Dans les nuages de l'audace
Tes hanches houlent __ roulent dans la glace
Lune affolante au teint poli du verre

Muse amoureuse de l'éther
Ivre des sens
Dévoile toi __ sois l'indécence
D'évanescence te libère


© Copyright Merle Bleu

lundi 18 janvier 2016

Matin sans bruit

C'est un matin sans bruit
Le froid a tout couvert
C'est un matin d'hiver
Au sortir de la nuit

Matin au lit sous les paupières
Au creux de soie et de chaleur
Voyage au loin __ tendre torpeur
Pas aujourd'hui et plus hier

C'est un matin __ les yeux ouverts
Rêves enfuis __ rêves enfouis
C'est un matin sans bruit
Au bras de l'Univers

Matin offert __ léger et doux
Entre duvet et peau velours
Les corps s'agitent d'un froufou
Cri de la chair et de l'amour

C'est un matin __ instant mutin
Au fond des draps __ blanc de sourire
Geste allangui __ baume des mains
Un beau matin pour le plaisir


© Copyright Merle Bleu

jeudi 14 janvier 2016

Regard au lever



Pâleur __ la nuit s'efface
Entre la bruine et les frissons
Manteau de brume sur la mer
Le matin grise sans couleur

Là bas __ ressasse au vent sans cesse
Ses bancs de sable __ ses poissons
Le même son brassant l'hiver
L'eau en colère d'un mistral

Houle d'écume elle déferle
Glisse longue et molle
D'un râle d'ombre et de blancheur
Fouillis perlé rebondissant de bulles

Au chien et loup d'un nouveau jour
L'aurore attend son heure
Silence en moutons noirs
Au dos vert sombre du maquis

Mouvement lent d'une paupière
Dans un regard bleuit le ciel
Reflet doré d'une pupille
Au même instant __ c'est l'heure


© Copyright Merle Bleu

mardi 12 janvier 2016

Offrande matinale



Je me lève sans bruit
La regarde dormir
Puis dessine un sourire
Don d'un signe à la vie

Qu'elle est belle la femme
Dans les bras de son ange
Lorsque veille son âme
A la paix du visage

Si dehors est la pluie
Orangée est la flamme
Au soleil allongé
Dans les draps de la nuit

Dans les courbes du lit
Au drapé de son corps
Mon amour dort encore
Et son souffle m'emplit

Petit jour __ cheveux d'or
La lumière est caresse
Une main de velours
Un dessin de tendresse

L'odeur du café noir
Entrouvre une paupière
Et reçoit d'un regard
L'offrande du désir


© Copyright Merle Bleu

lundi 11 janvier 2016

Contre nature




Dis moi nature est-ce que tu vois
Tous les dégâts que te fait l'homme
Est-ce que la fibre de ton bois
Charbonne au noir __ à l'amertume

Dis moi nature est-ce que le soir
Dans la rosée au goutte à goutte
Tu fais le même cauchemar
De voitures __ de routes

Réclames tu à boire
A ce fleuve en déroute
Fissuré d'une histoire
De rivières en croûtes

Dis moi si ton bois se déchire
Si ta terre craquelle
Si se brisent les ailes
Dans le vent du Zéphir

Langue sèche de sable
Lèches tu le désert
D'un désir impossible
Vers la teinte du vert

Pleure tu l'Univers
Lorsque mise en saccage
Se polluent tes rivages
Par un monde pervers

Nature __ Ô nature dis nous
Du profond de ton cœur
A nous qui tuons tout
Quel est donc ton regard


© Copyright Merle Bleu

dimanche 10 janvier 2016

De l'intérieur

De ces fantasmes électriques __ illusoires
De tous ces mots __ de ces images
Elle s'efface la mémoire
Ne garde plus aucun message

Rien n'est gravé sur ce papier
Du numérique des chimères
Pleut la lumière dissipée
Sous les photons pâles d'ampères

Radieux sourires d'irradiés
Combien de noms __ de vrais impairs
L'histoire au noir a balayé
Vieux clignotants __ néons criards

A l'intérieur __ en scintillance
Danse en lueur __ brûle et perdure
A la limite de conscience
La flamme où l'art est valeur sûre

Buissons sauvages __ pans de murs
Lumineuse est l'esquisse
Exquise orée __ enluminure
D'une pensée escaladant l'impasse

Fruit du soleil levant __ orange de nature
Qu'il est tendre au visage
L'intense d'un regard parcouru d'un éclair
Lorsque l'amour a croisé l'ange


© Copyright Merle Bleu

samedi 9 janvier 2016

Vapeurs blanches



Nuages __ fumées d'eau
Voluptueuses chimères
A vos formes songeuses
Je suis l'instant et l'éphémère

Sur mon regard __ gris sur bleu
Votre voile s'étire
Vers un départ imaginaire
Comme un vœu de l'esprit

Femme coton __ libre de l'air
Ange de brume
Blanche plume à deux tons
Vole à mon ciel étrange

Pensées à la dérive
Rêveuses d'un voyage
Vers des rives sans age
Bercez vous de risées

De dentelle grisée
Je m'envole d'ivresse
Effiloche le temps entre songe et paresse
Où la vue s'est posée

Dans un rai de lumière
Entre l'ombre et le trait
Dans les yeux de l'abstrait
Je suis l'instant et l'éphémère


© Copyright Merle Bleu

vendredi 8 janvier 2016

L'arbre de l'esprit




A l'arbre dépouillé il reste l'essentiel
D'une source de vie puisée en ses racines
La toute majesté se dressant vers le ciel
Une écorce habitée d'inspirations divines

Plus de froufrou de son feuillage
Plus de douceur dans le verbiage des oiseaux
Son être mis à nu diffuse son message
Le monde est beau __ là __ dans son coeur

Lambeaux de bois couvrant ses veines
Posez la main __ suivez la fibre
Ressentez le __ il boit vos peines
Il vous absorbe et vous délivre

Il est d'amour dans la nature
Filtrant le sage de ses branches
Se nourrissant d'aube et murmures
Sous la caresse blanche des nuages

A l'arbre dépouillé il existe un bleu ciel
Vers où les doigts se tendent
L'espoir fruit d'une offrande
Sève de miel sous la terre mouillée

Posez la main __ sentez le vivre
Emplissez vous de l'existance
De la puissance d'être libre
En s'unissant à l'origine et ses racines


© Copyright Merle Bleu

lundi 4 janvier 2016

Naufragé d'un regard

Entre la rue et le trottoir
La nuit s'écoule d'un ruisseau sans eau
Où l'idéal est colle et corps en poisse
A tituber ses maux d'alcool
Aboyant l'être dans l'angoisse
La glotte aux gorges d'un faux col

Dans ce passage sans niveau
Flotte le flou dans un lointain de ces regards
Désert perdu des idées noires
Au bout de rêves inégaux
Entre fissure et précipice
D'une rivière en fin du monde

Justice humaine __ bête immonde
Ne vois tu rien de déchéance  __ de souillure
Que la nuit cache dans ton ombre
Tangue un navire __ tangue au sombre
Sur une vague __ un creux de chance

Echo de froid __ gris macadam
Cris de l'injure en mots de glace
La même ronde à chaque fois __ à chaque place
La danse infâme des blessures
La voix du sans
Sous les crocs blancs de la colère

La peur est source et l'homme meurt
Dans la rumeur et la détresse
De ce qui blesse un jour de l'an
Du long reflet des caniveaux
Aux courants d'airs __ à ces yeux vides
Par un vieux soir indifférent des sans ressource


© Copyright Merle Bleu

dimanche 3 janvier 2016

Petite voix

Le monde a froid je crois
J'en entends la clameur
Il meurt sans la lumière et la valeur
Au fond des nouveaux temples
Où l'ego se contemple et se consume
Se consomme  comme exemple

Dis moi petite voix
Tous les ailleurs __ tous les possibles
Que rien n'achète __ ni ne jette
Parle moi de l'absolu __ d'une autre quête
De ce mystère irrésolu

Dis moi petite voix de l'intérieur
La voie de l'autrefois rieur
Chemin perdu du coeur
Où l'être croît sans voir
Sous un croissant de lune
Une lueur

Parle moi __ d'ouverture et d'accueil
Du chant de la nature
Sans les cris de l'orgueil
Fais moi rêve  rêveur
A l'aube de l'amour
Epure d'une toile enluminée d'étoiles


© Copyright Merle Bleu