jeudi 3 septembre 2015

Rejets amers

                                          Pris en plein cœur sur le web


Noyés __ noyés __ les mots s'étouffent
Et la rage et le sel prisonniers de la gorge
L'idéal est renié __ le mental est récifs
Jetons nous des pavés pour l'enfant sur la plage

De cris __ de peur __ privé d'espoir __ peuplée de pleurs
S'est débattue la vie __ à peine un grain de sable
Humanité passable aux complices passeurs
Nous avons tué l'enfance échouée sur la rive

Gamin tu dors __ réponds __ dis réponds moi
Si dans nos yeux se noie tout l'amour de ta mère
Dis moi enfant __ toi qui ne bouges plus
De flux et de reflux ce qui rend l'aube amère

Ton ventre est-il de métaux lourds
Es tu poisson empoisonné
De tous nos rêves prisonniers
J'entends ta voix __ tes au secours

Es-tu simple déchet que l'appétit rejette
Cycle et recycle l'océan
Pour la richesse du néant
Face au pouvoir __ notre âme mise en miettes

Voir __ voir __ tes yeux ne voient plus rien
Ni tes mains __ ni tes doigts caressés d'une écume
Reflets mouillés de l'amertume __ éveillez-nous
Expulsez d'un remous l'idée du gain __ ce qui tue l'homme





© Copyright Merle Bleu

6 commentaires:

  1. enfin j'entends l'écho de ma pensée je lis et relis les mots que je fais mien à travers toi Pierre! tu as ce don de savoir mettre les choses à leur mesure et tout comme hier ton poème qui redonnait une convenance à mes désenchantement.
    la profondeur de tes textes surprend nos coeurs engourdis. .

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    1. Merci Isabelle de ce partage de ta sensibilité ... saurons voir plus loin que cet enfant mort aussi bouleversant que l'image soit, sommes nous capables d'en tirer des leçons ? L'humanité peut-elle prendre sont sort en main en refusant la confiscation des biens et des libertés au profit de quelques uns ?

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  2. Merci Pierre émouvant et poignant !! Tu sais tellement bien décrire la situation ! Merci de ce partage et gros bisous à toi. Jacqueline

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  3. Votre poème est très beau malgré son amertume interne ..Merci

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    1. Comment ne pas être amer devant une telle horreur ... Merci à vous, mes amitiés.

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