Tu es cet éternel de vagues alanguies
Miroir à nos ciels bleus s'étirant au soleil
Muette d'une histoire où les aubes rougissent
Au printemps qui se glisse en nappes émeraudes
Tu es l'eau qui taraude et ressasse son cri
Quand le vent te tabasse et menace ta vie
Bouillonnant aux rochers, refusant les entraves
D'une rage étouffée où la bave s'étale
Tu es cette caresse épousant nos étés
Le calme des soirées, le soir au long des plages
Le lac sans nuages aux reflets argentés
Où la brise soupire espérant un orage
Tu es cet horizon dont dépend l'avenir
La liquide geôlière aux calmes navigables
La fin connue d'un monde où demain veut surgir
Secouant le passable et renaissant d'hier
Tu es le cimetière où les âmes damnées
Sur des milliers d'années ensemençaient la terre
A l'ombre d'une église aux rites crucifères
Tes rives sont de verre et tes rêves fanés
Tu es ce souvenir d'Ulysse et ses chimères
Ce passé qui se tisse aux femmes Pénélope
Où l'infini s'étire et file une pelote
Où l'Amour et le temps à l'azuré s'unissent
Tu es le nuancier où tous les bleus se fondent
Marine à tes abysses, turquoise à ta surface
Quand se voile la face au souffle d'une brise
Tu renais d'un éclat et le calme te lisse
Tu connais les écueils des froides profondeurs
Les tourments de l'hiver où nait en mauvais œil
La maigreur des hommes et la noirceur du temps
Qu'en larmes tu recueilles et berce de printemps
Tu es cette enveloppe, essentielle à la terre
Nourricière et gardienne aux colères salopes
Une amante, une mère entourante et précieuse
Ô Méditerranée, pilleuse d'éphémère
© Copyright Merle Bleu
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