Le ciel de velours sombre arrose de tristesse
Et couvre de ses pleurs le versant des collines
Sous des gouttes rouillées dégoulinant de spleen
La roche se lamente oxydée de détresse
Le soleil est parti dévastant de nuages
L'azur et tous ses ors, les labourant de gris
Déversant sur la terre en pluie d'insectes morts
Les ondées du déluge en larmes d'un autre age
Les teintes aux douleurs pâles ont des reflets mouillés
Et grelottent de froid sous la lumière éteinte
Sous les éclats du temps la boue revient souiller
Les rêves d'une étreinte aux couleurs du printemps
Frileuse de l'instant la flore vient s'abreuver
Nue de la tête aux pieds et ployant sous le vent
Les chaleurs de l'été l'assoiffaient de rosée
Et la privaient du sang de l'averse orageuse
Déboulant de la pente, affluant aux galets
Murmurant aux torrents, l'eau refait son chemin
Facétieuse absente inondant les palais
Chantonnant son refrain et s'écoulant des gorges
Un avenir se forge aux sources de la peine
Et toutes nos rivières y tracent un destin
Certaines sont des leurres aux méandres obscènes
Ou festins de diamants aux rires en bandoulières
© Copyright Merle Bleu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire