Ah si mes mots étaient rapières
Ils trancheraient au lieu d'absoudre,
Les paltoquets mordant la terre,
Et j'aurais hâte d'en découdre,
Fendant leurs codes et leurs barrières.
Ah si mes lettres étaient de feu
Je brulerais leurs oriflammes,
Il ne resterait plus de gueux,
Cramés, disparus les infâmes
Que le pouvoir rend adipeux.
Ah si mes vers étaient des balles
Elles siffleraient à leurs oreilles
Ils trembleraient de leur teint pâle,
Les mains crispées sur leur oseille,
Le ricochet serait fatal.
Ah si mes vers étaient canons
Ils frapperaient à l'arbitraire,
Ce qui est vil, ce qui est con,
Et les faux culs ils feraient taire,
Voleurs, gredins, coquins, larrons.
Oui, mais mes vers ne sont que verre
Et si leurs mots parfois scintillent,
Ils sont fragiles et désespèrent,
De voir nos vies de pacotilles,
Nourrir des bouches de pervers.
© Copyright Merle Bleu
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