mardi 14 mai 2013

Perspective



Ce soir les démons se sont tus
Leurs fourches ne sont plus caudines
Leurs flammes brulées en fétus
Soufflent figées sans paraffine.

Privé de leur piques je sombre
En délicieuse somnolence
Sous le feuillage d'un bel ombre
Où je me berce en leur absence.

En inconscience je me plonge,
Comme le mont dans les nuages,
Nuées cotonneuses des songes,
Le temps tourne et tourne les pages.

Sur une branche pose un ange,
Comme le rêve me tient chaud !
Et son sourire est bien étrange,
Est-ce une femme, est-ce un oiseau ?

C'est une plume d'eau et cendre
Où la douceur fond en mélo,
A ses rémiges je veux tendre,
Sans me répandre en trémolos.

A son esprit je veux m'unir
Vibrante estime en diapason
Forger la ligne en devenir
Passer la vie à l'horizon.


 © Copyright Merle Bleu



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