dimanche 7 avril 2013

Synapse



La route est longue sous un soleil de braise,
La tête brulée, sous les rayons transpire.
A gauche tombe, abrupte, la falaise,
L'océan brasse aux algues les soupirs.

...Il n'y a plus de but...
...Marcher toujours plus loin...
Malgré le pas qui bute.

Bouger, sans destin, à tituber ivre,
A remuer la poussière et goûter,
A son insu, la vie du bout des lèvres,
En souvenir des images floutées.

...Lointain cristal de flûte...
...L'esprit à ses recoins...
La mémoire est en lutte.

Plus rien ne compte or le bout du chemin,
Pas même le cri des mouettes en vol,
Ni le soleil qui tape, ni la faim,
Ni les hirondelles au caquet frivole.

...Des "non" et puis des "zut"...
...Curieuse odeur de foin...
Réminiscence d'Ut.

Le vieillard s'agite et rien ne lui revient
De sa vie au passé, rien ne subsiste
De ses amours en un temps diluvien,
Etait-il heureux ou bien fut-il triste ?

...De ses cheveux hirsutes...
...De son âme chafouin...
...Il ne reste plus rien...
Que sa dernière chute.


© Copyright Merle Bleu

4 commentaires:

  1. C'est tellement beau ! il amène les larmes aux coins des yeux ton Poème Pierre !
    Je t'embrasse....

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  2. Des paroles imagées pour ce vieillard qui arrive nu d'esprit et décharné à la fin du voyage... la frontière est mince pourtant....

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    1. Ecrit en pensant à ces personnes âgées, atteintes d'Alzheimer et qui parfois sont prises d'une forme d'énergie qui les poussent à fuguer, avec un puzzle insoluble dans la tête. Merci pour ta visite Moun. Bises

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