En soie toujours

Où est passée cette hirondelle
Mon bel instant de tourbillons
Le fol oiseau couleur printemps
Vol étincelle, cœur vermillon

Les soirs grillons, gris de crécelles
Crissent leurs nuits de tintamarre
Leurs v-i-olons de souvenirs
Teintés de suie, marres défuntes

Femme réglisse et roudoudou
C'était si doux tout ce ciel bleu
Quand dans nos yeux brillait la flamme
Rouge redoux aux fleurs sauvages

Sillage blanc, rêves duvet
Diva du vent aux rires frais
Souffle à regret le dévêtir
Du soupir trouble d'un visage

Double du cœur, amour abstrait
Dans quel éther est-ce que tu voles
Es-tu frivole ou éternelle
Mon hirondelle en soi toujours


@Copyright Merle Bleu

Poudre de rêves

Doubles frissons nés du silence
D'un son fané
S'élance et vibre de la gamme
La flamme éteinte des années

La note monte, ivre et volage
Frôle les plumes des oiseaux
Brise leur cage et les délivre
Puis les condamne  sans un mot

Sonnent les chaines à l'unisson
Dans la prison lune des astres
Le cœur entonne un nouveau rythme
Hymne à la joie, foudre et théâtre

La mélodie des libidos
Scande un tempo, fruit scandaleux
Entrecoupé de las soupirs
Bruit du désir, yeux syncopés

Triste bémol sur une croche
Un blanc se glisse
Comme un accroc les mots  trahissent
Restent en suspend et puis s'envolent

Ailes liées dans une étreinte
Les amants chutent l'âme en sable
Faux diamantins
Fable oubliée des amours feintes

© Copyright Merle Bleu

Sable argentin

De loin je vous adresse
Une caresse aimante
Magnétique et magique
Comme une odeur de menthe

Je vous envoie ces mots
Comme l'on encourage
D'un bravo de la voix
D'un présage en présent

En passant d'un pas sage
Au tempo Argentin
Envolez vous Madame
Au refrain d'un tango

Une flamme à l'écrin
D'un désir crescendo
Dans les bras du destin
Sentez frémir le do

Au frisson de vos rêves
A mi-note d'un son
Imaginez la grève
Où les galets pianotent

Venez donc balancer
Divaguer et danser
Laissez vous enlacer
Au palais bleu des vagues


© Copyright Merle Bleu

Epreuve muette

Un enfant pleure
Perdu dans son silence
Il pleure l'innocence
L'illusion et le doute

Pas une goutte sur ses joues
La larme est intérieure
Elle infiltre le cœur
Y laisse comme un trou

Un vide
Une absence
Un ailleurs
Une explosion d'un tout

Malade
Présence d'un non sens
De ce mal en ballade
Errance
Détresse de son corps

Petit bout
Petit homme
En lui tout ce qui boue
Est menace ou symptôme

Cinq ans
C'est son record
Un cœur bat la chamade
Est-ce que c'est ça la mort ?

Son monde est à distance
Sa souffrance muette
Remplit les éprouvettes
De rouge et d'épouvante


© Copyright Merle Bleu