lundi 31 mars 2014

Surprise d'un désir

Je suis venu vers toi
Trembler de fièvre contre ta bouche
Chercher tes lèvres
Et boire

Je suis venu
Léger
Contre ton cœur
Le souffle court
Au tourbillon de tes frissons de peau
Parcours de fleurs abandonnées

Je suis venu donner
Sans rien avoir à prendre
Juste t'apprendre
A prolonger tes jours

Je suis venu d'amour
Tout simplement
Murmurer la beauté des choses
Comme se pose un sentiment
Bleu papillon poudré

Je suis venu du vent
D'un souffle
D'une osmose
De tes envies
Souvent
De l'ourlet de ta rose

Je suis venu des nues
Ténue goutte d'azur
Sur la nuit de tes doutes
A la peau nue de ton désir

Je suis venu d'avant
De tes soirées fanées
Tes anémones noires
Pour que tes yeux s'étonnent


© Copyright Merle Bleu

dimanche 30 mars 2014

Entre nos deux oreilles

Pâle Pâle
Sous nos pas
Craque en brindilles l'ancien rêve
Le vieux brillant

Où sont passés les Dieux
Leurs yeux de poudre d'or
Le merveilleux mirage
De tous nos idéaux

Regard envieux
L'argent peuple les songes
L'avoir est absolu
Et tout l'être se creuse

Le chrono nous dévore
Et grignote le temps
Sans vertu et sans gloire
En psalmodies bigotes

Amour bel antidote
Les pieds aux antipodes
La tête vers les nuages
L'oreille sur l'Ipod

Tu croques en copyright
Le désir d'un label
Le style et le paraitre
Sunlights et décibels

T'étais si belle Humanité
Enveloppée d'idées
De désirs spirituels
Dis moi...

Où s'en va la pensée
Entre nos deux oreilles ?


© Copyright Merle Bleu

lundi 24 mars 2014

Au bout du silence

Les mots retombent en flocons
Silences blancs
Ils interrogent
Cristaux crispés de givre

Est ce un regard ivre de glace ?
Une crevasse sous le pas
Un rictus au visage
Un gouffre où le rêve s'efface et souffre ?

Long souffle froid
Pensée bourrasque privée d'air
Je sais les chemins seuls
Et tout ce qu'on enterre en desserrant les bras

Lorsque la larme gèle et fendille l'iris
Qui donc voudrait revoir
Au fond des précipices
Le brillant des chandelles ?

Les pas s'éloignent et les empreintes dans la neige
Traces discrètes dans la craie
Chuchotements feutrés
Le son décime et sème en vain
Le long trait de nos craintes


© Copyright Merle Bleu

samedi 22 mars 2014

Sous le pommier en fleur

Elle venait à la nuit
Là bas
Vers le pommier
Nous buvions de la pluie
Des rêves en éclat
Sous des larmiers de roses

Elle se tressait de blé
De prose et de gentianes
Et moi j'étais si nu
Troublé
Le corps cerclé de lianes

En quelques mots j'ai su
La peau tremblant de fièvre
Coquelicot blessé
Dressé vers les nuages
J'aimais ses lèvres rouges

Sillon dans son sillage
D'étoiles et de jasmin
De l'amour plein les mains
J'ai déposé un voile
Sur la soie de ses soirs

Emu
J'ai couché dans ses phrases

© Copyright Merle Bleu

vendredi 21 mars 2014

Au vent des volontés

La mer s'étale
De brume et d'une eau blanche
Au pied des roches
Liquide
Silence lisse
Reflet d'opale

Le ciel est vague
Laiteux, ouaté
Souffle immobile
Flocon d'étoupe
Horizon moite
Sur l'île verte
Sur la montagne granitée

Arbres figés
Feuilles désertes
Sans gouttelettes
Pâles instants d'éternité
Morne regard des mouettes
Au soleil arrêté

Il suffirait d'un cri
D'une blessure au ciel
D'une flaque de bleu
D'un éclat de merveille
A l'irisé des yeux

Il suffirait de peu
Pour revoir la couleur
Juste un peu de chaleur
Et les cheveux au vent
Un espoir
Du printemps

Et de nouveau vouloir


© Copyright Merle Bleu

mercredi 19 mars 2014

Mirage imagé

Il y a
Quand on est mort
Vide et sans intérêt
Des êtres d'or

Anges
Déesses ou fées
Femmes de tous les trésors

Il y a
Même si l'on dort
Même si l'on cesse d'exister
Des puits de volonté
Des sources de tendresse

Caresses
Désir et volupté
Amour surtout
Douceur
Infinité

-Il y a-
Et c'est un réconfort
Lorsque l'on est plus rien

Lumière
Chemin
Au delà du désert
Voir les idées danser


© Copyright Merle Bleu

samedi 15 mars 2014

Mauvaise semaine

Un jour
Un jour fait de mélasse
Où l'air enlace
Et serre
Un jour comme un enfer
Où tout devient si lourd

Un jour à ne rien faire
A compter les limaces
Et s'en faire une affaire
En voir briller la trace
S'engluer d'exister

Un jour à renoncer
Comme un homme souris
Accablé des montagnes
Sous les nuages gris
D'un faible nuancier

Un jour à s'enfoncer
Aux sables impossibles
Sans pouvoir s'émouvoir
Ni des bras
Ni des cils

Un jour
Un mois ou des années
Le temps comme le plomb
Sans pouvoir se lever
Sans rien à soulever
Pas même le poids d'un rêve

Un jour tout aplati
Ecrasé sous le ciel
D'un bleu inabouti
Sans discours et sans phrase
Sous les mots du silence

Une journée d'absence
En costume décousu
Pas perdus
Comme courus d'avance
Du lundi au dimanche
Sous les ponts
Loin des rus d'insouciance


© Copyright Merle Bleu

mardi 11 mars 2014

Illusion du temps

Quand le printemps revient
De fleurs et couleur verte
L'esprit cherche un parfum
Un rire
Une fraicheur

Il foule
Sous hypnose
Un lit d'herbe coupée
De suc et de fragrances
De grâce et trèfle rose

Sur le dos de la terre
Au rebord d'un ciel bleu
Il germe d'un sourire
D'un regard
Dans les airs

Il s'émeut
D'un mystère
Se trouble d'un soupir
Tout frémissant d'un acte
Et bourdonnant d'insectes

Il aspire l'odeur
D'une peau
D'un corsage
Au doré du soleil
Au miellé d'un froufrou

Il nous mène en voyage
De son langage tendre
Dans une plaine
Ailleurs
Une illusion du temps
Où le cœur veut se perdre


© Copyright Merle Bleu

lundi 10 mars 2014

Légèreté de lettres

C'est un homme d'hier
Assis là sur un banc
Oscillant sous le lierre
Prisonnier du silence

Tout au bout de l'aller
Où sa pensée s'accroche
Il l'aperçoit
Roche striée de branches

Il se lève
Il s'approche
Et ses oiseaux s'envolent
Vers le ciel étoilé

Elle est femme de pierre
De fards et poudre blanche
De plâtre et de craie tendre
Douce émotion voilée

Sidéré de lucioles
Halluciné d'un souffle
Il entend battre un cœur
Au marbre de l'étole

Il tend la main, fébrile
L'éternité au bord des cils
Et dans ses yeux brille un éclat
Larmée de gemme dans un écrin

La raison d'être lui revient
Il craint
Précieuse elle est de pierre
Fragile il est de plume

Le soir en courant d'air
L'emporte au loin
Là bas, vers la saison des brumes


© Copyright Merle Bleu

samedi 8 mars 2014

Soie proche

Viens, prends ma main
Et assieds toi
A mi amour
En équilibre

Mets toi plus près de mes silences
Viens me frôler
De ton velours
Délivre moi de cette absence

Fais moi pleurer d'urgence
Et sans alarme
D'un geste libre
Fends mon armure

Trouve le cœur
Et ses blessures
Emporte le plus loin
Qu'il se repose

Puis si tu l'oses
Ouvre mes portes d'un seul geste
Fouille aux recoins
Laisse moi vide

Emporte tout et prends en soin
Ce sont mes restes
Ces trois fois rien
Pour que j'existe

Si tu le veux
Moi j'y renonce
De ma semence fleuris la ronce
Sous tes doigts d'angora

Si tu y tiens, si tu insistes
Pose tes lèvres sur ma bouche
Rose de soie
Douceur équilibriste


© Copyright Merle Bleu

Un ciel occulte

Toi l'horizon
Au gré du vent
De l'étrange unisson
Des lignes d'un visage
Du levant d'un murmure
Reviendras tu

Reviendras tu mon souffle
D'une frisure
D'un frisson
Du frôlé d'une lèvre
Emmitouflée de rose
Et doublée de pétales

Toi l'idéal
Fièvre asymptote
Cœur virtuose
Amant des courbes
Battant la phrase d'une note
Renaîtras tu

Renaîtras tu de tourbe
Et de pauses pur malt
De ces vapeurs, why not ?
Où l'ivresse s'exalte
De fumée brune ou blonde

Toi l'autre monde
Dont le toit tourne
Au cri des girouettes
Toi ma planète
Semblant désassemblée
Brilleras tu

Aux soirées météores
A la tremblée d'étoiles
Au scintillant céleste
Brilleras tu encore
D'espoir
En fulgurant mon ciel


© Copyright Merle Bleu

mardi 4 mars 2014

L'enfant couard

Une nuit, tonne le père
La jalousie se glisse
Eclair en gifle
Elle claque
A l'intime d'un sac

Bruit de fatras
S'écroule, accable
Un tube roule
Résonne
Accuse et gronde sur la table

Morsure aux chairs
Vrilles du crâne
Les mots de lames
Tranchent les nerfs

Mère en détresse
Il tremble au fond du lit
Voudrait tuer ce père
Peur est maitresse
Il doit se taire

Il se sent lâche
Scrute ce noir dessous les draps
Accroche au ventre la terreur
Et se blottit
Perdu, couard

Enfant issu de ces insultes


© Copyright Merle Bleu

dimanche 2 mars 2014

Peau contre style

Laisse glisser la retenue
Tout doucement
Jusqu'à tes pieds
Montre toi nue
Déshabillée
Fais moi l'amour
Mais lentement

Fais moi l'amour en poésie
Du cramoisi au rose pâle
Morceaux choisis
De peau velours et d'idéal
Fais moi l'amour
Sois mon Népal

Soigne tes mots
La soie des vers
Tisse un message sur un fil
Sois la chaleur de mes prières
Peau contre peau
Stylet, pistil

Fais moi l'amour dans les nuages
Sur une plage
Sur un vaisseau tangué
Toutes voiles larguées
Soigne les maux de mes naufrages

Sois paysage
Tumultes
Flots
Apothéose d'un visage
Plaisir occulte
Vague suprême
Pour une rime
Pour un poème
Sois la symbiose et le troublant
De nos deux plumes
De leur souffle

Mêle tes cris à ton écrit
Qu'il se délie comme une langue
Terre à délits
Dans les glaces sublimes
Faisons l'amour aux hémisphères
Juste en poème
Dis moi je t'aime où les âmes s'enlacent
Et glissent
A l'orée des Abysses


© Copyright Merle Bleu

samedi 1 mars 2014

Esclave de salves slaves

La terre vibre et craque
Et les oiseaux s'envolent
Fuient les cris métalliques.

Ukraine quel est ton crime ?
Est-ce que c'est d'être libre
Sur le sol de l'Europe ?

Qui vous pousse à l'abime ?
Qui réveille les haines ?
Qui rêve d'enveloppes ?

Ô peuple de Crimée
Seras-tu cet esclave !
Le jouet des oukases
Aux intentions grimées,
Fardées d'accents et de prétextes slaves,
Tsaristes métastases, cancer de la pensée.

Où se sont divisés vos vœux d'indépendance ?
Quelle est cette influence qui vient les piétiner ?
Est-ce que c'est une chance ces pas d'une autre armée ?
Qui vous a monnayé en toute insouciance ?

N'allons plus deviser sur la terre des tsars !
Refusons de nourrir un ventre envahisseur !
Montrons que nous savons être un cœur avisé,
Qu'une cible de fleurs refuse de faner !

Ô citoyen d'Europe ose donc refuser !


© Copyright Merle Bleu