mercredi 31 juillet 2013

Route des songes

L'homme s'était assis au rebord de sa vie
Il s'était posé là
Attendant une suite
Qui ne venait pas

Chaque hiver recouvrait peu à peu ses idées
Comme aurait fait la neige
Ses cheveux se teintaient
De la blancheur du givre

Son être lentement s'effaçait dans la glace
Une froide morsure
L'incitait au déni
Le rendant misérable

Il avait sur sa vie étendu comme une ombre
Où s'abritait le gris
Où le sombre régnait
Où s'étouffait l'envie

Un jour où le ciel était noir à pleurer
Une plume d'oiseau
Intrigante arrogance
Atterrit à ses pieds

A l'encre de sa peine il trempa cette plume
Et la vit tressaillir remplissant une page
Où s'écoulait son âme
Où se disait son cri

Il obtint au matin un dégradé de sombre
Et aperçut enfin, au delà de son ombre
La lumineuse route
Où s'apprivoisent les songes


© Copyright Merle Bleu

4 commentaires:

  1. Me baladant au fil de tes mots, je fais bien jolie découverte... ce poème est superbement criant de vérité que nous cachons tous tout au fond de notre coeur... ce temps qui passe....
    bravo Pierre*
    bisousourire de Clem*

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    1. Bonjour Clem :) .

      Merci de venir flâner au long de mes mots et d'aimer ce texte en particulier. Le problème est finalement moins que le temps passe, mais que finalement nous en fassions bien peu... Jusqu'au jour où nous en prenons tardivement conscience. Mieux vaut tard que jamais :) .

      J'aime ta gaieté Clem, elle est redoutable de contagion !

      Bisous ensoleillés malgré le temps, Pierre

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  2. Vient le jour où l'on sait le chemin... enfin ! celui qu'il nous faut suivre pour conjurer les sorts... j'aime que vous ayez trouvé le vôtre Pierre d'autant qu'il nous réserve de vraies joies ! ce texte d'une grande beauté trouve en moi un écho profond. ♥
    Demi

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    1. Bonsoir Demi, ce chemin a toujours été là, je le croyais sans issue, il me fallait changer de regard... Merci Demi, belle soirée.

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