jeudi 21 novembre 2013

L'armée rouge

Au creux de l'oreiller il l'écoutait marcher
Bruit de bottes pulsé s'imprimant en cadence
Piétinant l'innocence et rythmant la pensée
Éclaboussant de poisse ses souvenirs d'enfance

Une armée s'approchait et c'était cette angoisse
Qu'un gamin sans défense entendait progresser
Obsédante avancée diffusant sa menace
Hachurant ses idées et martelant ses tempes

Avant le lendemain ils seraient sur ses traces
Ils étaient là tout près et n'auraient qu'à le prendre
Serait-ce pour le pendre ou bien le fusiller ?
Ou bien pour l'enrôler sans pouvoir se défendre ?

Scrutant l'obscurité l'enfant voudrait savoir
Où donc est cette troupe qui vient pour le chercher
Il a peur de ce noir, il n'ose plus bouger
Ses jours sont en danger, c'est sur, c'est sans espoir

Le pas se fait rapide, ils sont soudain pressés
Allongent la foulée et s'approchent plus vite
L'enfant est oppressé et tout se précipite
Il soulève la tête et ses cheveux dressés

Pensant la voir rouler il découvre en silence
Suspendu à l'instant, que le bruit à cessé
Où se sont-ils enfuis, se sont ils écroulés
Ont-ils tous disparu, ces soldats de la nuit ?

S'allongeant de nouveau, ils les entend encore
Lointain décor comme s'ils étaient passés
Marcheurs irréguliers sans y mettre le cœur
Tout au long d'une artère où le sang vient pulser


© Copyright Merle Bleu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire