lundi 24 mars 2014

Au bout du silence

Les mots retombent en flocons
Silences blancs
Ils interrogent
Cristaux crispés de givre

Est ce un regard ivre de glace ?
Une crevasse sous le pas
Un rictus au visage
Un gouffre où le rêve s'efface et souffre ?

Long souffle froid
Pensée bourrasque privée d'air
Je sais les chemins seuls
Et tout ce qu'on enterre en desserrant les bras

Lorsque la larme gèle et fendille l'iris
Qui donc voudrait revoir
Au fond des précipices
Le brillant des chandelles ?

Les pas s'éloignent et les empreintes dans la neige
Traces discrètes dans la craie
Chuchotements feutrés
Le son décime et sème en vain
Le long trait de nos craintes


© Copyright Merle Bleu

8 commentaires:

  1. Très beau... Il sublime la réalité . Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Krikri pour ce très beau commentaire ! Belle soirée, Pierre.

      Supprimer
  2. les mots sont tombés... et leur empreinte dans la neige a laissé le message: le silence est d'or... beau texte, comme d'habitude avec toi... amitié Vik

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les mots sont retombés...dans un silence de glace... Merci Vik ! Amitié, Pierre

      Supprimer
  3. Au bout du bout, lorsque le silence se fait lourd... l'hiver est là avec ses crevasses et ses blessures...

    Tu as su transcender la solitude à l'extrême, celle à deux...

    bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Moun, je suis impressionné par ta capacité à capter ce qui est au coeur de ce texte. Bises et belle journée, Pierre

      Supprimer
  4. *Chaque jour nous entendons le bruit des arbres qui tombent. Notre actualité et notre histoire ne semblent faites que de chutes et de fracas. Mais nul n’interviewe le printemps. On n’entend pas le bruit de la forêt qui pousse. On n’entend pas le clairon de la sève dans nos membres.
    L’essentiel ou le vital ne font pas de bruit. Soyez silencieux et efficaces comme des printemps : cela n’empêchera pas le bruit des arbres qui tombent, mais vous quitterez la société des fossoyeurs pour entrer dans la compagnie des porteurs de semences. Vous connaîtrez les oiseaux*

    Jean-Yves LELOUP, écrivain, philosophe et théologien français, né en 1950

    Je pose rarement des citations en commentaire, mais celle là je l'aime ... j'espère qu'elle te plaira Pierre , ta poésie est si émouvante ! qu'on ne peut y être que sensible !

    Bises et tendre soirée

    P@ule

    RépondreSupprimer
  5. Entends tu voler les oiseaux de nos émotions P@ule ? Merci pour ce très beau texte.
    Bises et tendre soirée également.

    Pierre

    RépondreSupprimer