mardi 4 août 2015

Lézardée

Il est des maisons tristes
Pas une ombre n'y bouge
Aux façades fleuries __ devantures pimpantes
Seule attente __ un tic tac __ balancier d'une horloge

Jalousie de persienne
Rires vides __ caustiques
Les odeurs d'encaustique envahissent l'absence
Et l'écho d'un non sens fait grincer chaque pas

Ne vous y fiez pas __ il est bien des fantômes
Cris lointains de ces mômes
Souvenirs d'autrefois au creux des boiseries
Moisissure et jours gris sous le toit des émois

Les pensées s'y ressassent
Petits pas de souris sur de longs labyrinthes
La besace et la crainte
Y remplacent le rythme et les joies de la vie

L'intérieur assoupi lentement se fissure
Plus un souffle en ces murs n'en fait battre le cœur
Si vous êtes ainsi __ une vieille demeure
Envahie de chardons __ cultivant vos blessures

Recherchez de l'amour le chemin du pardon
Qu'il est beau le chagrin __ délavé de mots bleus
Lentement nous fait vieux __ et puis sec __ épineux
Se mourant à nos yeux __ fleur fanée d'abandon


© Copyright Merle Bleu

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