mardi 4 février 2014

Les voix d'hier




Les entends tu, les entends tu, dis moi
Ces éclats de leurs voix
Ces battements d'aorte, le rythme de leur pas

Les entends tu, dis moi
Ces hommes de naguère
Debout devant leur porte
Ces bâtisseurs de pierre
J'entends, j'entends leur voix qui portent
Et me viennent d'hier

Leur œuvre n'est pas morte
Endormie sous le lierre
Elle respire la vie, la terre qui l'emporte
Sa mémoire est d'argile et des murets colosses
Ne reste que les os sous les jours qui défilent

J'entends, j'entends ces cris de gosses
Et les femmes fébriles
Les rires, parfois les bosses
Et les larmes qui brillent

J'entends, échos, sabots, les pas de l'âne corse
Sa peine et puis sa force et son bât sur le dos
J'entends, j'entends tout de ces hommes
Leurs joies et leurs fardeaux

J'entends tout des fagots
Du feu, des feuilles mortes
De ce noir que l'on porte
Pour toujours comme un deuil

J'entends, j'entends les voix du vent
Les saisons les emportent
Sur le seuil de nos portes
Sur le toit des maisons


© Copyright Merle Bleu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire