J'ai confié à ton corps cette part d'absolu
D'un désir éclipsé d'une immense tendresse
Tu étais la déesse à mes mains feuilles d'or
Sur ta peau satinée j'ai déroulé la soie
Des reflets de mon cœur sur le grain de ton dos
Chuchoté de ma voix un chapelet de mots
Rivière de douceur s'écoulant dans ton cou
J'aurais pu __ à genou __ implorer le soleil
Que l'instant éternel à nos vies se suspende
Qu'il amende sa course en brisant les horloges
Pour que l'aile d'un ange accueille notre souffle
Emporté dans l'espace où le charme lévite
J'aurais voulu étreindre __ aimer à l'infini
En volant à la nuit le rêve et la lumière
Les déversant en pluie __ en pépites d'étoiles
De ton âme j'ai pu amenuiser le voile
Atteindre à son éclat au toucher de la paume
La pièce était ce dôme aux couleurs d'un vitrail
Une église où la foi n'avait ni dieu ni maître
Nous étions dans un lieu où se sublime l'être
Se nourrit d'Univers __ de symboles __ de courbes
La pointe d'aréole était rose des nues
Et même l'inconnu fleurissait au paisible
Blottis au creux de l'autre __ entourés d'évidence
Germe et graine de blé sous la fibre du son
Nous étions dans le vent emportés de frissons
Deux plumes réunies écrivant en symbiose
Effleurement des doigts __ musiciens virtuoses
Le geste était trouvère __ artiste un peu pianiste
Sous la voûte feutrée du coton de nos draps
S'est jouée l'harmonie d'un bleu ciel intimiste
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