samedi 3 janvier 2015

Lettre à l'avoir indigeste

J'ai parfois la nausée lorsque je vois les crocodiles et leur cortège de piranhas; lorsque je vois la frénésie de l'homme à vouloir posséder plus que l'autre, ce que veut l'autre, sans se demander s'il a vraiment faim.

Comment justifier l'amoncellement de biens, de richesses qu'une vie ne suffira pas à consommer ... J'ai la nausée de tous ces appétits, de ses âmes vides tentant vainement de se remplir à s'exploser le possessif... Et ce d'autant plus qu'en face, il y a les autres, ceux qui manquent de l'essentiel et tentent de survivre.

Ce qui me met aussi mal à l'aise, c'est que ces mêmes humains en manque, en situation de précarité aspirent bien souvent non pas à l'équité mais à devenir celui qui va pouvoir se gaver, se remplir au delà de ses besoins, juste pour combler un manque... Leur révolte risque de n'être qu'un pillage ...

Quel est ce manque qui nous rend parfois si peu humains ? J'ai la sensation que tout ce résume à l'amour, au manque d'amour ou à l'incapacité d'en ressentir, aux perversions qui en découlent. Pourra-t-on un jour soigner le monde de ses manques accumulés, de ces tragédies héritées d'une vie ou de l'Histoire de l'humanité. Accéderons nous à la conscience de ce que nous sommes, à notre communauté de destin et à la nécessité de partage ?

De tous ces appétits, il suffirait d'offrir un bon repas, de partager un verre ou deux de la liqueur du cœur ... afin de digérer tous les bienfaits de l'altruisme.


© Copyright Merle Bleu

2 commentaires:

  1. Certains ont essayé je crois, ils y ont laissé leur manteau et sont partis les bras en croix..... :(

    Demi

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