samedi 18 avril 2015

La sirène des regrets

Au matin blême de regrets
J'ai fait un tour sur le vieux port
Les yeux perdus sur un reflet
D'une chaloupe et son corps mort

Moi j'étais seul sur cet îlot
Du désespoir de Robinson
Cette prison des idées noires
Sombres méduses sans radeau

J'étais la proie des calamars
Cœur aspiré de leurs ventouses
J'avais le blues __ une sirène
Chantonnait ivre à mon départ

Où ma migraine avais tu tête
Crâne serti d'un cauchemar
Un corps de femme sans nuisette
Offrait son rire en traquenard

Sous la jetée un long murmure
Se propageait entre les roches
S'insinuait dans les fissures
Mouillant les crabes dans leur cache

Gris dans le ciel un pâle reste
Un palimpseste de l'esprit
Inscrit au braille des étoiles
Disparaissait derrière un voile

Ombre et clapot contre la peau
Au petit jour s'enfuyait l'heure
L'Aube amoureuse de vapeur
D'une caresse couvrait l'eau

J'ai vu s'étendre la lumière
Nouvelle vie __ nouvelle histoire
La trainée d'or frôlant la mer
Sous le soleil ose un regard


© Copyright Merle Bleu

4 commentaires:

  1. Comme quoi pour ne pas avoir de regrets faut se " jeter à l'eau " ! J'avoue que dans ton texte il y a des appâts pour attraper le poisson
    "un corps de femme sans nuisette "
    J'ai beaucoup aimé ce clapotis de mots
    Bizz et bon dimanche

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    1. On peut aussi regretter de s'être jeté à l'eau ... ça mouille !!! (sourire) Bizzzz et douce nuit

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  2. Ça commence comme un cauchemar et ça se termine, il semblerait bien... C'est un magnifique poème Merle, sombre et beau avec de la lumière pour happy end. Il faudrait que je le relise celui-là. Merci encore pour le partage !

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    1. Un lever de jour ensoleillé ... finalement, ce n'est ni bien ni mal ... c'est la terre qui continue de tourner ...

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