mercredi 23 décembre 2015

Magma silencieux



Iris __ agate d'un regard
Mille couleurs __ secrets d'émaux muets
L'amour sourd en profondeur
Jaillit de jade pure 

S'ouvre aux reflets de la pierre
Un volcan d'émotion
Origine et matière 
Magma de l'être __ âme  et fusion 

Plus de peut-être
Ici est l'éruption
Bohème souterraine
Reine libre des pulsions

Minerai feuilleté de la pupille 
Où chaque veine mène au coeur
De vert et d'or
D'infinité  la flamme brille

L'instant se cueille
Un monde offert et vaste
Simple de gestes
Se livre et s'émerveille

De main à main __ de peau à peau
La vie s'écrit de peu à peu
Tout doucement __ du bout des lèvres
Dans un séisme silencieux


Copyright Merle Bleu 

lundi 21 décembre 2015

Secret sacré sucré

Les yeux fermés je la respire
Eldorado des sens
Au parfum d'un empire
La présence d'un dos

La main porte à l'esprit
La courbe de souplesse
La finesse d'une orbe
Mutinerie de cris aux messes du charnel

Fesses charnues __ mûre ou Chanel
Aux creux des reins de l'irréel
Je l'imagine nue
Femme inconnue de l'être mysogine

Dans la courbure d'un murmure
Dessin des seins __ pointe un frisson
Venu du ventre en nid d'abeille
Un doux téton de polisson

Enveloppés d'un son __ les dentelles gémissent
Sur un geste réglisse __ une pluie d'étincelles
Balancelle d'amant sous la lune complice
Le satin d'un jupon prend des reflets mouvants

Il emporte le vent __ les fragrances d'un rêve
Le sucré de l'instant
Les pensées en dérive
Vers la rive aux secrets d'une femme en latence


© Copyright Merle Bleu

dimanche 20 décembre 2015

Eau de lune




Dans l'éclat de tes nuits
Au reflet du hasard
Lune dis moi __ de ta ronde blancheur
Les secrets de l'ivoire

Sur l'eau __ la vie scintille
Aux surfaces du sombre
Luit le millier de pupilles
Sur la plaine des ombres

Aux reflets de l'étrange
Orientale orientée
Lune dis moi __ de ton visage d'ange
Ton sourire inventé

Oeil aux larmes de chine
Sous un fil de clarté
Se déclame argentée
L'encre noire de tes cils

Sur les flots du mystère
Aux allures rêveuses
Lune dis moi __ que vois tu de la haut
De tes yeux de cratère

Allumé de lueurs __ enjolé d'un clapot
Le ciel flotte de toi une image berceuse
D'une humeur enjoleuse __ une hypnose d'accrocs
Vacillante et rieuse aux soies des vaguelettes


© Copyright Merle Bleu

samedi 19 décembre 2015

Plume et palme

L'aube a vieilli de gris sous le poids des nuages
Le ciel a pour augure un champ de draps livide
Inaudible est l'oiseau prisonnier d'une cage
Il n'est pas d'être libre aux geôles des secondes

L'oré n'est plus __ l'ombre s'étend __ sans les couleurs
La vague de rumeur vient glisser sur la grève
Déroulant son écume aux sables du murmure
Répétition de l'eau __ mi-calme __ mi-plaintive

Souvenir de l'estive __ un mouvement de palme
Un passé de verdure agitant son toupet
Dans le souffle du vent __ jamais rien ne perdure
Même un signe de paix est un geste mouvant

Volant de l'émouvant __ mouette de secours
De plume blanche ose un soleil au rire jaune
D'un son criant __ criard perce le jour atone
Que le bonheur aphone offre l'ampleur à l'amourette

Déchire l'air oiseau du coeur et vire au bleu
Envole toi __ emphase aux ailes de blancheur
Trace l'immensité de tes pensées en cercle
A l'inconnu d'un cycle imagine l'été


© Copyright Merle Bleu

vendredi 18 décembre 2015

Jeu de mains

La main effleure __ fée légère
Frôlements veloutés de mille papillons
Balbutiement au frissonner de chair
D'une éclosion de sensations

A fleur de soi __ main de velours
Les doigts découvrent la surface
Forment la courbe d'une esquisse
Au crayon gouache du désir

La main toujours __ la main encore
De facétie __ forme l'ampleur
Cambre le corps __ trouve l'envie
Rejoue les notes de l'ardeur

Joueuses d'orgue virtuoses
Au diapason de l'harmonie
Sonnez les clés d'apothéose
Sur le clavier des mélodies

A l'agonie du jeu de paume
Sous l'éclaircie des nébuleuses
Les yeux se ferment au sublime
Cou saccadé par une extase


© Copyright Merle Bleu

jeudi 17 décembre 2015

Etoile au sol mineur

Pourquoi les étoiles meurent
Elles s'ombrent __ s'éteignent __ c'est tout
Comme s'éteint le cœur
Sur un coup de grisou

Sur un mode mineur
Elles s'ombrent __ s'éteignent __ c'est tout
Elles deviennent floues
Un halo de vapeur

Sans un cri __ sans une onde
Elles s'ombrent __ s'éteignent __ c'est tout
C'est pas la fin du monde
C'est juste un petit boût

Pourquoi les étoiles meurent
Si le monde s'en fout
Sous le toit du bonheur
Où les rêves sont fous

Sur un coup de grisou
Sur un mode mineur
La lumière s'effondre
Sur le vide d'un trou


© Copyright Merle Bleu

La mort dans l'âme (essai)

Vouloir et souvenir.

Elle glissait à l'infini entre les ondes d'énergie, parcelles de savoir privées de sensations, intelligence pure. Elle ignorait le temps, elle était là depuis … toujours. Sa mémoire avait perdu ce tout début. Son seul état était l'attente, sans direction, sans aucun sens … et pour cause, elle était phase immatérielle. Pourtant, il lui fallait atteindre un but, aller plus loin sur le chemin des connaissances. Confusément une force la guidait vers quelque chose, un changement d'état.

Il lui fallait un corps.

De la conscience, lentement, elle naquit aux sensations … embryonnaires tout d'abord, à peine perceptibles. Un fourmillement ténu en réponse au vouloir, une réponse infime à ses interrogations. Elle découvrit l'action, le prolongement de sa pensée. L'exploration était enivrante, inespérée, elle avançait ignorant les limites. Elle se sentait VIVANTE, vibrante d'excitation, habillée de matière. Hésitante tout d'abord, elle compris le geste, sa source et sa destination, la réussite et le plaisir, tout lui faisait du bien.

Puis vinrent les limites.

Elle pris conscience des distances, de ce qui l'entourait, des résistances organiques, de la douleur. Le cri fut intérieur et sans limite. Vivre était aussi souffrance. Quelque chose manquait d'un vague souvenir … Il lui faudrait renaître.

Ce corps lui hurlait ses messages, il était vulnérable, avait ses pulsions, ces demandes autonomes. Il fallait préserver ou partir. Partir sans savoir, sans comprendre … impossible. Composer et apprendre, engager un dialogue fût son choix de sagesse. Le temps ne comptait pas. La souffrance surgit, interminable … et puis la lumière fut, elle perdit la mémoire à la sortie du noir.

Elle était prisonnière d'un être inabouti, gauche, maladroit dont la seule expérience résultait de l'échec. Elle était à l'étroit soumise à l'enveloppe, aux aléas de la chair. Un équilibre délicat restait à établir. A la chimie du corps elle adressa l'angoisse eu pour seule réponse la terreur et la fuite. De frustration en frustration elle apprit l'imparfait et le renoncement, la perte d'innocence … n'y trouvant aucun sens, elle comprit …


Un jour ou l'autre il lui faudrait partir.

Horizon de plume



Plume vole et vas vers les étoiles
Frôle les d'une caresse duveteuse
Et dis leur
Dis leur un destin de lueur
Sous une voûte aventureuse

Vole plus haut et touche au ciel
Brise les sphères nuageuses
Atteint les zones éternelles
Où la pensée voltige
A fleur de l'idéal

Vole ô vole encore
Au souffle de l'espoir
En voltes généreuses
Aux boucles d'avenir
Dans la lumière d'or

Vole et virevolte
Précieuse alliée d'un courant d'air
Comme emportée par une note
Vers un ultime supérieur
L'innacessible de nos rêves

Vole __ vole
Sans un répit __ sans une trêve
De pirouette en parabole
Inépuisable messagère
Porte en douceur une missive

Découvre en toi l'apesanteur
Le toucher frêle du sublime
Une dérive de lenteur
Dans un soupir de l'âme
Sur un spasme du cœur


© Copyright Merle Bleu

mercredi 16 décembre 2015

Cheveu d'ange

Regard oscillant dans le silence
Reflet d'un café noir
Intérieur __ extérieur
L'esprit découvre les distances

Au fixe des pupilles
La nuit s'étire et puis s'achève
Sensations des papilles
A l'alchimie de l'infini du rêve

Lentement les couleurs
La lumière et le son
Se couvrent de frissons
Eveil aux consciences du corps

Le temps reprends sa place
A la ronde du monde
Un peu chaque seconde
La nuit s'efface aux lèvres de la tasse

Grain irisé de la rétine
Le jour se lève à la pensée
Odeur grillée de caféine
Arome doux __ calme et posé

A la rosée des cils
La vie renaît des fleurs
Aux battements du coeur
Au Soi présent d'un fil


© Copyright Merle Bleu

mardi 15 décembre 2015

Houle de l'âme

Dunes douces du corps
J'ai caressé la peau de sable
Le vent désert murmure encore
Dans la ramure
L'aurore d'un parfum

Aux profondeurs gris bleu
A navigué mon âme
Aux houles de désirs
Au clapot des je t'aime
Où la tendresse roule

Aux bras de la déesse
Mon esprit s'est sacré
Aux confins irréels
Un horizon abstrait
De rêves absolus

Dunes douces du corps
Le vent désert murmure encore
Des chants irrésolus
Aux houles de désirs
Où la tendresse roule
Des rêves absolus


© Copyright Merle Bleu

lundi 14 décembre 2015

Entre deux êtres

Au centre __ au cœur __ à l'intérieur
Une chaleur __ un insolite solitaire
La pierre pure
Au fond de l'être __ en profondeur

Un cri muré
Un prisonnier à l'ombre des paupières
Hier n'est plus
Demain n'est pas encore

Entre vague et rocher
Vaguement décroché
Un esprit vogue déhanché

Entre drame et pensée
Symbole aux muses dénudées
L'astre s'envole désailé

Entre rêve et brisants
Sur le coeur des gisants
La terre est ventre déchiré

Entre enfance et souffrance
Innocence et douceur
Se pleure et danse un rythme abandonné

Entre la flamme et la gelure
Entre le vide et la galère
Adhère aux lèvres la blessure

Entre rives et dérive
Livré au flux et au reflux
S'aggrave et grave le récif

L'instant se fait triste et pensif
Sans un soleil l'aube s'endort
Sous la grisaille nuageuse

Aux cheveux d'or __ tendre fugueuse
La bouche baille
Mots décousus

Au centre __ au cœur __ à l'intérieur
Une chaleur __ un insolite solitaire
L'opale pure


© Copyright Merle Bleu

dimanche 13 décembre 2015

Tâche d'huile

L'amour au creux du ventre exige de sa liane
En spasme sinueux __ en cercle constricteur
Existe et pleure sa moitié __ forme divine
Son explosion de joie __ son fracas de bonheur

L'avenir __ lui __ s'écrit en lettres de silence
Absence de phonème aux bègues impossibles
Balbuties __ mots coupés de lèvres inaudibles
Dentales trébuchées __ Tronçons têtus de phrases

Un rythme à quatre temps musique ou bien moteur
Cliquètement de vie __ échappement de note
Mélodie des envies où le charme pianote
Le soubresaut  du cœur sur un air d'indécence

Chute et soupir __ où est le sens __ âme es tu sotte
Flamme toussote et tourne __ tourne en vain la clé
Essence __ empire __ un goutte à goutte __ une giclée
Dernière clé __ dernière phase mécanique

Jetées __ bouclées __ puzzle en pièces sans logique
Eparpillées __ tachées d'oxyde entre les vides
Dossier bâclé __ raté __ raclé __ foire au tragique
Sur la mémoire en tâche d'huile __ un air ancien d'éphéméride


© Copyright Merle Bleu

vendredi 11 décembre 2015

Apogée de l'arabesque

Risée dorée __ tremblote l'aube des images
Au sortir du blêmir __ déchiré de nuages
Sur des rêves brisés le bleu pâle s'étire
D'un pinceau de lumière irise __ colorise

Frisson d'un voile d'air __ sur un monde immobile
Ce qui s'achève et ce qui naît au gris se croise
Un trait de plus __ rayure au sombre de l'ardoise
Le jour secrète un fil __ la toile du futur

Collier de soie aux gouttelettes de rosée
La vie se tisse __ au silencieux __ gorge muette
Attendant du destin l'orage des pensées
Abysses de Marine aux frasques arabesques

Dans le bourdonnement de l'aile __ en liberté
L'humanité se livre au piège de torpeur
De souffrance __ de peur __ de crainte __ d'anxiété
Le songe se délite en strophes alarmistes

A l'apogée de l'arriviste __ au firmament
Au rugissant du rouge sang des catastrophes
Demain montre du doigt la forme du croissant
De jaune était l'étoile __ acerbe fût la griffe

Sur des rêves brisés __ livrés au sacrifice
La vie se tisse __ au silencieux __ gorge cruelle
De souffrance __ de peur __ de crainte __ d'anxiété
Pleurant sa liberté en s'arrachant les ailes


© Copyright Merle Bleu

mardi 8 décembre 2015

A pas de loup




Au long tracé de sa recherche
Dans le silence du sous bois
A pas de loup __ elle l'approche
Empreinte blanche de ses pas

Aux nuits sans lune elle louvoie
Humant le calme des clairières
La liberté en bandoulière
Avec le cœur pour seule loi

A pas de loup __ même sans voix
Du plus profond de son silence
Elle l'approche __ pas à pas
Sur un chemin de connaissance

Elle chemine au bord du temps
Entre les sens et la conscience
Dans la nuit d'encre __ sa complice
L'œil étoilé d'astres diamants

Dans la pénombre elle est posée
Entre la flamme et la chaleur
Offrant son âme à la rosée
Fleur de soupir __ blanche vapeur

Au soir venu des sentiments
Au pas sauvage de son être
La louve oscille __ lentement
Entre possibles et peut-être

Demain l'attire __ aube est l'aimant
D'un bleu naissant __ tendre pastel
Au dévoilé du firmament
Sous la caresse naturelle


© Copyright Merle Bleu

lundi 7 décembre 2015

Echarde rouge



Rêveuse est mère volupté
Esprit __ soleil __ lune et mystère
Ailleurs chantonnerait la terre
Ronde elle se perd aux songes d'amoureuse

L'épine s'est plantée
Etreinte lacérant le vert
Echarde au ventre de l'été
De couleur sombre __ au bois imaginaire

Automne __ rivière jaune et lave
Apaise en toi l'enfant
Les cris de l'émouvant __ jambes guimauve
A l'abandon des cieux mouvants

Rose __ rose fane encore
L'hiver est là __ corps squelettique
Où se fendillent les bois morts
Troncs alignés __ branches antiques

Marcheur __ entends __ sous le pas claque
Cercle déchu __ nid de brindilles
Nu sous le poids d'une espadrille
Un monde plie __  gémit et craque

Sur un pastel aux teintes beiges
La vie s'enroule et dansent nonchalantes
D'anciennes feuilles d'or __ dénudées de vertige
Décomposant le temps __ dentelle en chute frémissante

Blessure rouge ardente __ cendrée de froid
Le charbon noir au feu salive
Un sifflement d'effraie __ d'effroi
Plainte enneigée d'un cri de loup à louve


© Copyright Merle Bleu

samedi 5 décembre 2015

Rose du temps

Rien ne subsiste du temps __ des parfums de la rose
L'eau du sable s'écoule et les fleuves s'assèchent
Et la terre fissure à nos lèvres poreuses
Craquelée est l'image où l'humain se fait rêche

Au velours de la main s'oubliera la poussière
La farine d'argile aura teinte du coeur
Il prendra ce voleur de l'esprit le fragile
Torturant notre corps de ses belles manières

Rien ne subsite d'hier si ce n'est de vouloir
Qu'il est long ce couloir où se ferment les portes
Quand l'aorte se bat et nous rythme le noir
Bassiste dérisoire au tempo solitaire

J'entends __ J'entends le temps __ la volée des secondes
Révolution du monde à l'angle des planètes
Sa vitesse m'emporte infime girouette
Prisonnier du géant __ de l'invincible ronde

Rien ne résiste à l'engrenage de la montre
L'amour broyé pleure le vent entre les heures
De temps en temps les deux aiguilles se rencontrent
Le temps toujours __ le temps encore les sépare

Dans un silence tout s'arrête __ est-ce la mort
Est-ce l'instant ou bien l'arrêt de la conscience
Dis moi pendule es-tu remord __ es-tu d'absence
Des pétales perdus __ du Graal et de la rose


© Copyright Merle Bleu

vendredi 4 décembre 2015

Soin de plume

Main tendue vers soi __ vers l'autre
Que cherchons nous dans l'écriture
Dans les méandres de nos encres
A accomplir ou à guérir

A guérir __ aguerrir
Que peut la force de nos plumes
Contre un fracas venu des armes
Que peut la poudre des douceurs

Sur les blessures de nos cœurs
Non rien n'y fait __ nous sommes seuls
Seuls __ pour souffrir à l'imparfait
A accepter notre noirceur

Nous sommes sœurs __ nous sommes frères
Mais la parole est ce mystère
Où chaque mot abrite hier
Vers l'inconnu des pensées étrangères

Que cherchons nous dans l'écriture
De nos barreaux __ de nos barrières
De ces distances à franchir
S'affranchir tel est le timbre de nos mots

Jeu __ Jouet __ joueur est-ce un sujet
Qu'aurez-vous vu sous la parure des couleurs
Blonde ou brune __ d'ombres __ d'objet
Qu'entendez vous de mes douleurs

De ce qui brille sous les pleurs
Que lirez vous un jour
Amours __ de ma recherche du bonheur
Sans votre filtre imaginaire


© Copyright Merle Bleu

Bouton du coeur


jeudi 3 décembre 2015

Rombulu di rena


Cu ringrazia à Pauline


Nanta a rena __ strufinata
Svapura à cummossa di u soniu
Perisciabile e u granu di fantasmu
Si rimuscia à piaggia di sole innorata

Si scuassa vaga a pedighjata
Flussu riflussu __ magina di a sponga
Alliscia affamata a lingua di l'acqua
Parlendu à u passu di l'onda perdita

Currente __ porta indane u nostru fatu
Quessu messagiu à l'infinitu
La dighiacarata turchina
Che svuglina à pioggia di spulvinu 

Quandu l'astru e u mare indi calmu vicula
L'alba in so bracci u mareghiu addulcisci
Tarra __ à l'arrinatu di à costa si versa i golfi
Di l'ochju di tu civa riscima à vita

Spachja di à rocca u ruscellu di scurdancia
Amara fonte di dispettu
A l'oscusu di ferriti __ rusculaghji puerizia
Si incalma à su mama ùn omu picculettu

Rombulu di rena __ rombulu di esse
Mistuladu __ ruminadu
Tempu aguanta __ tempu adunghja
Vivere aggrapa di manca o di piacé


© Copyright Merle Bleu

Ceci est une traduction en corse de mon texte "Pas perdu". Merci à ceux qui y relèveraient des corrections ou des améliorations à y apporter de ne pas hésiter à me les signaler ... ceci est ma première tentative ... Amicizia, Pierre

Pas perdu




Vers le sable drossé
Evaporé de rêve est l'émouvant
Tout songe est périssable
De grains mouvants est la plage dorée

Une trace de pas dans le vague s'efface
Flux reflux d'une éponge __ délaissé d'une image
La langue d'eau lèche et ressasse
Parle au chemin d'un temps perdu

Courant __ porte au loin le destin
Cet infini marin __ les bleus de nos sillages
Déroule l'onde d'un message
Sous la pluie des embruns

Lorsque l'astre et la mer dans le calme se bercent
L'aube apaise en ses bras le roulis de la houle
Terre brune __ à l'abri de la côte où les golfes se versent
Aux sources de ton ventre __ éclabousse la vie

Ecoule de la roche au ruisseau de l'oubli
Les restes de l'enfance au repli des blessures
Source amère du reproche
A la mère s'accroche un être tout petit

Grain de sable ou grain de vie
Brassé dans les remous
Le temps agrippe et nous écorche
La vie s'accroche et nous ravit


© Copyright Merle bleu

mercredi 2 décembre 2015

L'âme de fond

Ombre envolée du cri des mouettes
Elle s'étend la plage lisse
Corps balayé de ses tempêtes
Risées d'embruns __ les grains frémissent

Elle s'étend la plage lisse
Sous les caresses de l'écume
Aux solitudes d'amertume
Sous un ciel gris __ triste complice

Risées d'embruns __ ses grains frémissent
Moussée de sel __ vague sillage
Reflets de peine et de silice
Sous le voyage des nuages

Aux solitudes d'amertume
Au fond de l'âme une idée vogue
Lame de fond venue d'un trip
Une eau s'agrippe entre les roches

Fracas du temps contre les digues
Mousse de sel __ vague sillage
D'un flux reflux devenu dingue
Le jour s'étend __ sombre s'afflige

Elle s'étend la plage lisse
Moussée de sel __ vague sillage
Sous le voyage des nuages
Reflets de peine et de silice

Au fond de l'âme une idée vogue
Cherche un soleil __ une embellie
Un lieu doré __ un rai de vie
Là où l'envie forme la vague


© Copyright Merle Bleu

mardi 1 décembre 2015

Noel au fond des yeux

                                          Pris sur le web


Noël __ senteurs de cire et de résine
Magie de l'or et des chandelles
Pendent dentelles et guirlandes
L'étoile au ciel brille et fascine

Au pied de l'arbre __ en nos racines
Chantonne et tourne un angelot
Lointain grelot __ belle innocence
L'enfance sonne et tinte de contines

Décembre de l'attente et des mystères
Chuchottements des choeurs d'enfants
Danse __ étincelle de lueurs
Au fond des yeux __ ronds scintillants

Auprès du feu de cheminée
De mélodie la nuit s'éclaire
D'un air ancien __ d'une prière
Petit papa __ petits souliers

Un traineau glisse sur de la neige
Flocons feutrés au pas des rennes
Vers un sapin __ vert de Norvège
Vers cette étreinte des étrennes

Nuit de chaleur en plein hiver
C'est aujourd'hui __ c'était hier
Du fond du cœur vers la Lumière
Au rouge et blanc de nos envies


© Copyright Merle Bleu

lundi 30 novembre 2015

Ourlet de rose






Formes nuageuses




Nuage emmène moi
Emmène moi sur tes formes fugueuses
Sur le sommet des songes éphémères
Envole moi au-dessus de la mer

Sous ton ventre d'ombre grise
Dessine moi d'autre figures
D'autres gondoles __ des Venise
D'autres visages __ chevelures

Emmène moi nuage et glisse
Trace à l'azur la démesure
Dessine moi un horizon et des esquisses
De la dentelle __ des parures

Sois de mes ailes la voilure
L'apesanteur du bout des rêves
Vers d'autres lieux __ vers d'autres rives
De découverte et d'aventure

Emmène moi dans le coton des anges
Loin du tumulte des naufrages
Emmène moi vers un autre age
Où les silences sont refuges

Fais de mon être le transfuge
Le passager d'un long voyage
Pas vraiment seul __ pas vraiment sage
Sans rien attendre du déluge

Emmène moi __ écheveau de vapeur
Là où l'esprit vient lâcher prise
Sous un ciel clair __ terre promise
Là où le bleu tape à mon cœur


© Copyright Merle Bleu

dimanche 29 novembre 2015

Portée de bulles






De belles bulles s'évaporent
Des bulles blanches du décor
Coquilles émoussées de mousse
Des bulles rondes sans rebord

Elle aimait __ mais sans rapport
Sans le corps __ les gestes symbolisent
Elle aimait sans devise
Brisait les chaînes d'or

De belles bulles s'évaporent
Sans une lutte ou corps à corps
Des bulles vides sans paroles
Bulles légères __ paraboles

Elle aimait __ aime encore
A la lisière d'elle
Où  le rêve s'endort
Où les bulles s'envolent

Dans le vent qui me pousse
Là où moussent les bulles
Sur des mots funambules
Préambule de seul __ je m'envole du sol

Elle aimait d'elle __ même mal
Sans un monde de Soi __ dans le monde réel
Pas d'amour idéal
Pas de rêve éternel

Je m'envole sans note
Par le temps emporté
De belles bulles éclaté
Lessivé par les gouttes

Je me pose à l'instant __ à la croisée des routes
A la brume des doutes
Je me pose et j'attends la musique des bulles
Dans le souffle du vent __ suspendu sur un fil



© Copyright Merle Bleu

jeudi 26 novembre 2015

L'arbre sans voix

Il souffre de silence
L'arbre qui perd
Les belles feuilles de ses branches
D'absence de lumière

Il a peur de l'hiver
Du bûcheron qui tranche
Du froid et de la glace
De la cîme qui penche

Sous de la neige blanche
Il rêve de printemps
De sève et de verdure
D'un Univers en vert

Au ciel à cœur ouvert
Il érige ses doigts
Des squelettes de bois
De noirceur et vertige

Lui répond le silence à l'arbre sans repère
Il tremble de misère en la forêt immense
Nature en manque aux pensées grises
Les pieds décomposés dans des restes funèbres

Parfois il pleure dans l'ombre des ténèbres
Son écorce arrosée d'une averse de pluie
Il pleure et geint la nuit à l'heure de rosée
Sous un souffle étranger __ sous les crocs de la bise

Il ne sait plus le temps
La chaleur des beaux jours
L'oiseau chantant l'amour
La gaieté de son chant

Un beau matin __ pourtant __ une douceur irise
Dans les pensées en goutte d'eau
Un arc en ciel en renouveau
De blonds rayons se pose

Alors il ose à la lumière d'or
Inspire et s'émerveille
L'arbre fleurit et se réveille
Car dans son corps la vie murmure et croit encore


© Copyright Merle Bleu

Ciel de traîne

Aujourd'hui de charme éclaire
Le jour s'étire au ciel gris bleu
Hier a des yeux verts __ un long sourire
Des petits pas à deux __ des caresses légères

Au sable blond __ aux vagues de platine
L'instant déferle ses promesses
Perles brillantes de tendresse
Sur des pensées mutines

L'esprit explore __ accueille et donne
Sous les nuages __ sous la pluie
Découvrant de la vie les couleurs de l'automne
La lueur d'un soleil aux reflets intérieurs

Bras suspendus __ éclats rieurs
Les phrases se déroulent
Venus du cœur __ en mots complices
Où la chaleur de la pensée se glisse

Silence __ étrange profondeur
A l'attirance et bouche offerte
Le désir frôle __ hésite __ affleure
Effleure et vibre __ ouvre les portes

Rose est la main __ fleur délicate
Velours aux surfaces de peau
Le jour se lève __ orange et beau
Frisson aux teintes écarlates


© Copyright Merle Bleu

mardi 24 novembre 2015

Che vuoi - sentence expiatoire




Miroir __ toi qui me vêts d'un masque
Suis-je l'otage de souffrances
Reflet terni d'une vengeance
Une ombre arrachée d'une fresque

Miroir au tain expiatoire
Un cycle se réflète et me désigne
Le sang veut ses victoires
L'espoir à l'impossible saigne

Coupable __ exprime le silence
Il tait __ gomme __ supprime
Répète à l'infini le crime
Tout en clamant son innocence

Sentence claque comme un fouet
Suspends le temps au bout du vide
Tranche l'amant __ étrange jouet
Aux yeux cernés __ au teint livide 

Tête coupée dans l'herbe verte
Menthe est l'amour des religieuses
A fleur de peau __ mains découvertes
Sur des pensées vertigineuses


© Copyright Merle Bleu

Doigts de sable

                                          Pris sur le web


Le temps s'effrite au creux du sablier
Trois minutes de poussières
Une coquille de lumière
A contempler les infimes pépites

Infini des rivières
Quel est le but __ quelle est la source
Lorsque le flux s'inverse
Et qu'aujourd'hui n'écoule plus d'hier

L'oued a craché le lit des pierres
La main rugueuse est périssable
Tournant en vain ses doigts de sable
Dans la caresse du désert

Nature __ offrande de la terre
Le monde est d'astres clairsemé
Amas de poudre scintillante
Eclat d'incandescence aux dunes éphémères

Avalanche de grains
Pluie crépitante de cristal
Aux rêves d'idéal
La vie coule des jours sans fin

Silice fine et douce
Entonne moi le chant des dunes
Sans bruit et sans secousse
Pour que demain tourne et  m'étonne


© Copyright Merle Bleu

samedi 21 novembre 2015

Aile à voix basse




Pose toi papillon __ offre moi tes couleurs
Sur les bleus de ton corps à la poudre des ailes
D'un reflet de ton cœur sur mon cœur vermillon
Au refrain des grillons __ pose toi __ pose toi papillon

Tu es d'aile et de fleur __ de pollen et de miel
Sur les bleus des envies __ sur la poudre des peines
Pose toi papillon __ offre moi le bleu ciel
D'un rayon de soleil sur le noir des grillons

Battement de tes cils à la fleur de mon âme
Pose toi douce flamme aux essences d'iris
Au silence complice __ au nectar du regard
Pose toi au hasard et caresse mes heures

Pose toi dans les airs de musique légère
Sur le temps Mikado __ pose toi sur mon dos
Au rocher de ma peau __ au sommet d'une pierre
Où tu peux t'accrocher et contempler la mer

Conscience de haut vol sur le faît des nuages
Arc en ciel irisé aux plages d'innocence
A l'abri des volets __ que ta ligne brisée
Dans la paume des mains tendrement se répare

Parle et vole à l'amour __ au tourbillon des cieux
Sur les rires d'enfance où les fées papillonnent
Puis sillonne à l'azur le désir merveilleux
Dans la poudre des yeux d'où la larme s'envole


© Copyright Merle Bleu

vendredi 20 novembre 2015

Le poisson bouge





L'amour est à portée de lèvres
Raisin sublime
Cri de désir au creux du ventre
Blessure ancienne de l'estime

La pièce était ce jeu du crime
Où le désir devient jouet
Où être en devient ridicule
Un souhait désespéré __ sans le moindre recul

Poisson rouge
Devant les yeux tu es celui qui bouge
Ton bocal est la mer
Le rêve a cet éclat de tes écailles

Désert ou nourriture __ tout est dans le regard
Le choix est un coup de nageoire
Le soleil une orange
Dont seul un ange boit le jus

L'eau coule à l'horizon
Elle __ a le goût __ et l'espoir __ et l'envie __ et la soif
Hier est cet espace d'illusoire
Dont chaque histoire est le récif

La terre tourne et reçoit le hasard
Tout ce qui meure un soir est source de lumière
Coup de soleil __ coup de nageoire
Nouveau destin __ un mouvement dans un éclair

Oeil et poisson se font petits loin d'une loupe
La lame de tempête à la chaloupe tape et berce
Intacte de blessure est l'âme aux profondeurs de l'espérance
A la surface danse un infini de vies __ de créatures


© Copyright Merle Bleu

jeudi 19 novembre 2015

Lieu d'être

Sol anonyme
La vie sourdait de là __ pure et rugueuse
Sortant d'abîmes de la terre
Aux arènes calcaires

Source sacrée je te contemple
Ma pensée vogue un cygne
Un courant d'air aux colonnes du temple
Ici le temps poursuit son règne

Loin de ces lieux où l'amour saigne
Coule le corps et ses secondes
D'un crépuscule où renait Diane
Déesse en robe d'or et tulle

Ici l'Homme avait compris le Féminin de l'estime
L'eau du courant possède un sens __ une origine
Elle est précieuse à nous apprendre
D'ambre dessine __ nous destine

Humidité d'idées envahissantes
Laissons flotter le poids du devenir
Au long frisson des formes jaillissantes
Sans provoquer __ sans retenir

Tout est commencement
Mourir et naître __ aucune différence
Le début et la fin ne sont que quelques lettres
Essence est connaissance aux larmes souterraines

Marteau frappe encor à l'enclume d'airain
Les ombres tressaillantes
Aux silhouettes déhanchées
Qui se détachent nonchalantes

Lutte sans age
A chaque doigt la page offre une corne
L'histoire est un voyage
Où la colère est l'animal __ un être borgne

Aucune digue n'est étanche
Rien ne retient le cours des choses
Des rêves la poussière se dépose
Limon d'étoiles sur la grève

Infinité __ j'ai senti l'éternel
Il est un monde sans souffrance
Dans l'imparfait __ dans la blessure des béances
Dans les dépôts du sel

L'âme se berce au fond des nostalgies
Dans le parfum d'un songe
Je sais des plages de magie
Murmures d'une fée blottie auprès d'un ange

J'ouvre les bras à ce qui part ou vient
Pluie de demain __ eau de rosée douce ou troublante
Toujours à l'aube j'offrirai la main
Emouvante mouvance au transparent du cristallin


© Copyright Merle Bleu

mercredi 18 novembre 2015

Veine vendange

Vain __ tu coules __ tu t'écoules
Rouge liquide à mon sang d'encre
Baume de torpeur au sacre du fugace
S'ouvre un palais de vapeur éphémère

Pâle copie de la réelle ivresse
Ersatz de la joie
Dans tes méandres je me noie
Marin d'eau douce aux vagues de l'amer

Terre __ terre es tu Gaïa notre déesse
Eros es tu redevenu chaos
Le monde matériel désigne ses parias
Est-ce __ est-ce __ me questionne l'écho

Que devrai-je répondre aux sources imaginaires
Plus de mer __ ni d'iles __ ni de fleurs
Hors de l'alcool nulle chaleur
Rien qu'un immense cimetière où jamais rien ne meurt

L'eau a perdu son origine
Elle n'est plus le courant __ elle ignore la vie
Elle est barrage et glace j'imagine
Là où le trouble demeure __ enlace

Le monde est las __ mis en carafe
Dis moi qui sera de service
Lorsque l'argent n'aura plus soif
Qui mettra fin à sa folie __ au maléfice

Qui retiendra qu'un seul partage
Donne un sens aux valeurs
Vain __ tu coules __ tu t'écoules des orages
De la douleur __ des battements irraisonnés du coeur


© Copyright Merle Bleu

Le JE du miroir

JE TUe l'amour
Il se voudrait parfait
N'accepte pas ses manques
JE est un __ un dépendant

JE ne sais se reconnaître
Esclave d'une image
La liberté de ne pas être
Il n'est que de passage

JE referme la fenêtre et voile le miroir
S'aveugle d'un éclat de Moi
Oublie l'émoi __ les soirées de l'espoir
Où se disait le Nous

JE faible reflet de soie
Ne cherche pas Cain de l'œil
Pas de coupable au ruban de ce deuil
JE __ baisse encore un peu la voix

L'amour est là __ devant
Chœur de vœux blancs
Bouquet de Soi sur un linceul
Au trébuché des dépendances


© Copyright Merle Bleu

mardi 17 novembre 2015

Nil et nihil

Au centre où je demeure
Là où je sais être ma terre
Le temps m'a fait plaine et désert
Vide et plein

Je suis enfant et devenir
Beau de ses manques
Source et blessure de l'histoire
Soif et désir

Amour __ fleuve de soie à contenir
L'abstinence dessèche et l'abondance noie
Craquelle aux gerces de la bouche
Le sable et la mouvance du sommeil

Conscience et sensation
Lieu de l'intact et d'innocence
Perçois et sois
Vibre de notes généreuses

L'horloge au temps n'est pas soumise
Accueille l'hôte de l'instant
Vois au delà de ces eaux grises
Ce qui complète et te répare

Elle __ une étendue de plaine et de désert
Un complément de l'origine
Miroir de l'âme et de la chair __ mystère
Une harmonie d'un nous aux reflets androgynes


© Copyright Merle Bleu

Ligne de vie

Les feuilles de ta peau ont des charmes dorés
Déjà l'automne tombe
Au vent forme des rondes
Caresse de mon âme en tapis sur le sol

Douceur __ pourquoi serais tu morte
Soleil as tu quitté le ciel
Que ma voix porte __ exhorte
Existentiel __ tel est le bois de ma nature

Conscience __ écoute __ explore les nervures
Le pas du cœur rythme le temps de ses silences
L'inconscient sait le chant tapis des fleurs
Aveugle il désigne la route

Verdure où iras tu t'échoir
Le monde des couleurs lentement se décline
D'une lumière en pente __ orange flamboyante
Elle consume ou forge

Petit oiseau __ beau rouge gorge
La vie en moi ainsi sautille
Engourdie par le froid __ perchée sur un roseau
Fragile espoir de la  brindille

Ma main est un oiseau offert
Posé de plume et profondeur
Dans les brumes d'amour aspergé de rosée
Frissonnant de donner __ recevoir et guérir


© Copyright Merle Bleu

lundi 16 novembre 2015

Tant à écrire

Y a tant de choses de cassées
Des bouts de nous à l'intérieur
Des vieux vélos de nos passés
Morceaux grippés de dérailleurs

Tant de recoins de nos brocantes
Pièces brillantes sous la rouille
Y a tant de choses qui nous hantent
Foutent la trouille et font la guerre

Y a tant de choses de naguère
Qui nous font peur et nous font fuir
Qui se ravivent de nos joies
D'un avenir sur le qui vive

Si peu de temps __ tant d'autres fois
Pour accepter d'encore y croire
Y a tant de rôles sans contrôle
Tant de peut-être à décevoir

Beaucoup de rêves __ des blessures
Qui nous refusent de conduire
Qui nous évitent de construire
En nous jouant à blanc ou noir

Tant de fierté à déplacer
D'indépendance __ de victoires
Un héritage du labeur
Notre valeur à maintenir

Y a tant de choses d'effacées
A retracer __ à réécrire
Tant à apprendre __ à découvrir
A se remplir __ à partager

De la beauté et des sourires
De la douceur __ de la tendresse
Pleins de fous rires __ d'allégresse
De la confiance et du savoir

Qu'il faut prendre du temps pour écrire une histoire


© Copyright Merle Bleu

Sans uni vers

J'ai caressé un rêve en vers
À la peau douce __ aux yeux gris vert
En un éclair __ sans un orage
J'ai vu tomber la pluie __ la pluie d'hiver

Je suis tombé de ce mirage
A la peau douce __ aux yeux gris vert
Sans un éclat et sans secousse
En un éclair et sans un nuage

J'ai vu  s'envoler ses images
J'en ai pleuré  tous mes sourires
En un silence et sans rien dire
A la peau douce __ aux yeux gris vert

J'ai vu s'envoler mes sourires
Les mots d'amour et les prés verts
En un éclair et sans un orage
Sans un éclat et sans secousse

Partie la mousse et puis les bulles
Les mots d'amour et les prés verts
Sans préavis __ sans préambule
En funambule __ au fil d'un jour

J'ai vu se taire les poèmes
Tous les Rimbaud __ tous les Prévert
Aux yeux gris vert __ A la peau douce
Sous le huit clos de mes paupières


© Copyright Merle Bleu

samedi 14 novembre 2015

Les vœux du sang

Paris __ la peine est capitale
Les rues sanglotent rouge
Aujourd'hui de stupeur
Pensez __ pansez pour éviter la guerre

Combien de sang pour effacer la peur
Justice trouve une balance
Que vive l'innocence au dessus des pavés
Que flotte la devise à ramener la paix

Paris__ pari kalach
Il ne faut pas que nos phrases ricochent
A notre langue radicale
Que l'étranger devienne cible

Paris perdu __ pari perdu est-ce possible
Egalité notre idéal
Sombreras tu nu sous les balles
Comme voudrait la main du fou

Paris ne mélange pas tout
Ne flotte pas de gauche à droite à la dérive
Le sang aveugle sur tes rives
N'a pas de race et tous les hommes crèvent

Sans les nommer nous avons mal
De ce qui meurt en nous sous les rafales
Du beau __ du bien __ du juste
Que de nos dieux __ nos rêves __ l'idée de paix subsiste


© Copyright Merle Bleu

vendredi 13 novembre 2015

Larme filante

Si de mes yeux tombaient des larmes de nous deux
J'inonderais le monde en musique de pluie
Je ne veux pas de gris __ des larmes toutes rondes
S'écouleraient la nuit en douce symphonie

En musique de pluie des gouttes toutes rondes
Couleraient de la vie __ de mon coeur en couleur
Pour arroser les fleurs de cette ondée du jour
De notes de rosée vers ton âme en velours

Si de mes yeux coulaient des larmes toutes rondes
Les gouttes te joueraient l'amour en mélodie
Je ne veux pas de pluie sur une mèche blonde
De mon cœur en couleur je t'offrirais la vie

Si de mes yeux coulaient les rivières du monde
Je t'offrirais le chant de l'eau sur les galets
Pierreries de la vie sur une mèche blonde
Les bulles d'un palais où les étoiles rient

Je t'offrirais la vie sur une mèche blonde
De mon coeur en couleur chantant sur les galets
L'enfant pris dans la ronde et toi qui t'en allait
Au loin dans ce palais où les étoiles fuient


© Copyright Merle Bleu

Lueurs dans un tesson

Miroir teinté tombé au sol
Image éparpillée __ dispersée de lumière
Existe-il un monde entier
Un Univers non fractionné

Morceaux de glace à l'entrée d'un hiver
Scènes de vie sur le pavé
Les passants passent
Au froid percé d'un fait divers

En lacets __ enlacés
Eclats de voix lassés __ éclats de vers
Tous les reflets se font duos
Et les étoiles sont par terre

La pensée brille à l'infini
Eclaire un espace de verre et rebondit
Distance de surfaces
Mirage en cercles désunis

Le froid s'infiltre et gerce
La plage de cristal __ silice pure
Fissurée d'idéal
Que le vague envahi et que l'âme délaisse

Silence __ un rayon blesse
Dessine un ange au crayon d'or
Là où l'amour jamais ne meure
Où les nuages s'accomplissent

D'une parcelle __ d'un tesson __ d'une lueur
De l'intérieur de loupe noire de l'Onyx
Des grises cendres du Phoenix
Un cœur grandit et pleure en gerbe d'étincelles


 © Copyright Merle Bleu

jeudi 12 novembre 2015

Pattes de mouche

Mouche collée sur le papier
Ecrira-t-elle un texte
Sa patte noire à l'encrier
Elle consulte sa mémoire

Elle est posée la mouche noire
Où ira-t-elle zigzaguer
La feuille est blanche teinte ivoire
Un Univers où divaguer

Elle est pensive et intriguée
Mille miroirs __ vierges facettes
En perspective à explorer
Pour que le vide s'interprète

Est-elle prête __ a-t-elle envie
Elle tatonne et elle hésite
Sa tête teinte de graphite
Ne manque-t-elle pas d'esprit

Gagnera-t-elle un jour un prix
Le bel espoir la rend bébête
Et quelques phrases la visitent
Elle s'arrête __ a-t-elle compris

Les mots ne sont jamais qu'un rêve
De ceux qui font l'humain voler
La mouche aurait voulu nager
Dans l'écriture elle se noit


© Copyright Merle Bleu

mardi 10 novembre 2015

Rose d'horizon

Velours entre les doigts
Tombent pétales __ s'éparpillent
Peaux de parfum
Volée de doutes

De l'Univers entre les mains
Je sème au vent quelques étoiles
Rien ne retient les rayons d'or
Déjà l'instant hisse les voiles

Cœur incertain
Vogue navire au bleu pastel
De tes couleurs naissent les toiles
Sous le pinceau des nébuleuses

Dans l'infini d'un long regard
Je ne sais rien
De ce qui vit __ ce qui s'efface
Astre ou poudreuse

Tombe la brume un soir d'automne
Au sol humus __ dans la fumée sans simulacre
L'aube aux senteurs de renaissance
Ne sera pas __ Je crois

Au ciel je sculpte des soleils
A l'arc en ciel au coin des yeux
Je peins des rires __ de la joie
Un horizon à l'irisé du jour  __  rose je grime


© Copyright Merle Bleu

lundi 9 novembre 2015

Caresse intemporelle

L'âme délie les liens du corps
Esprit __ vieux prisonnier du temps
Ta course s'est fini
Dans un silence du langage

Ne cherche rien __ demain te trouve
L'instant __  seul est certain
Ne creuse pas les douves
Châteaux de sable du béant

Pensée __ éloigne toi de ce néant
Au balancier de nos présents
Tous les futurs forment des ombres
Flous des regards __ voiles blanches d'absence

Ecoute mieux la voix  de ton étoile
Entends son souffle à fleur de bouche
Touché murmure de la main
Prégnance du sublime

Voyage à la passée de ce chemin
Lissé glissé de sensations
Oublie le terme __ oublie la fin
Dessine l'infini au giron du suprême

Parsème sous la paume
Au délicat de peau
L'éternité d'un long sillage
Un trait de plume et de désir

Ferme les yeux et laisse éclore
Caché dans un soupir
Un frisson dort
Fripé de lèvres merveilleuses


© Copyright Merle Bleu

mercredi 4 novembre 2015

Eau douce

Eau de toi
Le jour s'écoule
Limpide de lumière
Transparent de résurgence

Source et bienveillance
L'azur se baigne à tes reflets
Pastel il se décline
D'Or et bleu délavé

Prisme d'un listel
S'irise tes contours
Caressés d'un soleil
Liquide gemme __ scintillance

Flux de pierres et brillants
Tes charmes se répandent
Ailes souriantes et perlées
Cascades de fées exubérantes

Eau de toi
Je m'allonge à tes berges
Inondé de tes songes
Aspergé de ta voix


© Copyright Merle Bleu

dimanche 1 novembre 2015

Toucher bleu

Au toucher de tes doigts
Je me joue __ notes bleus
Jolis mots sur la voix
Au refrain de tes yeux

Au refrain de tes yeux
Reflets noir de pupille
J'éparpille les sons
Au frisson de l'ivoire

Au frisson de l'ivoire
Sur ta peau ronde ou blanche
Un tempo me déhanche
Emporté je m'accroche

Emporté je m'accroche
A la vague des hanches
Vibrato exhalté
A crier comme un dingue

A crier comme un dingue
Aux tempêtes du corps
Aux fracas de la digue
Rêverai-je encore

Rêverai-je encore
Au toucher de mes doigts
Jolis mots sur ton corps
Notes bleus sur la voie


© Copyright Merle Bleu

samedi 31 octobre 2015

Regard circulaire

Il était dans ses yeux tout l'amour de la terre
Les ruisseaux et les dieux
Tous les lieux merveilleux aux reflets d'un gris clair
Habitaient le profond d'un éclair de velours

Il était le reflet d'une source __ d'un ciel
Ce ruisseau d'éternel inscrit là __ tout au fond
Un courant d'affection spirituel et charnel
Ecoulé d'émotions au feuillage des cils

Au miroir de l'iris une unique planète
Au lever de pupille __ au coucher des paupières
Un soleil __ un éclat __ nuageux nage __ glisse
Suit le rêve à l'azur d'une étrange comète

Une lune et son voile incrustent la rétine
Aux confins de l'esprit les étoiles se gravent
En vies s'écrivent __ se dessinent
La plume trouble à la main tremble

Blanc de globe éperdu __ la dérive sans fuite
Aux visions enlacées aux destins traversés
L'espérance bercée est un songe pluriel
Eclipse du regard __ une suite d'ellipses


© Copyright Merle Bleu

mercredi 28 octobre 2015

Lune d'automne

Par tes chemins, Nature, au bras du temps la nuit respire une terre vivante, ventre fécond, arrosé par la pluie. Romarin, myrte, lentisque et immortelle, l'éther revêt robe d'arômes. Sous la chaussure un caillou roule, le bruit s'écoule, brève course, alerte et rebondit disparaissant dans le silence.

Cri remplissant l'obscurité, une hulotte accueille un monde à nouveau stable. Son aile vole et frôle les frissons du vent, sombre sur le ciel, occultant la Grande Ourse l'instant d'un clignement. Au firmament s'étend le scintillant profond de l'Univers. Miroir au sol un monde de lucioles abonde de lumières.

L'été mouillé a laissé place à la fraîcheur, odeurs de feuilles, humus, douceur humide. La mer est proche et calme, bercée au fond du golfe entre les roches et les langues de sable. Elle s'endort au mouvement de houle sous un plafond serein d'automne, loin de la foule et du tumulte.

Là haut, juste au dessus, une montagne veille, hirsute de forêts, sauvage de broussailles et de sentes secrètes, immobile silhouette de crêtes éclairée d'un halo, d'une aura grandissante. Offrande elle apparaît, éclat d'argent, disque d'ivoire, la lune naît ce soir encore. Ombres et décors se couvrent de fantômes et de formes furtives sous la lueur de lampe pâle.

C'est l'heure où le paisible règne sur le présent d'un songe opale, où la pensée s'allonge et lentement ferme les yeux sur les possibles.


© Copyright Merle Bleu

lundi 26 octobre 2015

Rêve et rictus

Elle a des rêves
Des rêves à deux dont nul ne veut
Pâle effacée
Elle regarde passer le train de ses pensées

Qui la voudrait à l'enlacer sans jamais se lasser
Pas un garçon ne peut la voir
Elle a cassé tous les miroirs
Et lézardé son cœur blessé

Elle a des rêves sans y croire
Et tout au fond de ses idées
Elle a construit sa tour d'ivoire
Un monde en gris __ sans la couleur et désolé

Elle a des rêves sans histoire
Qu'elle triture à en pleurer
Gestes d'amour __ corps esseulé
Tremblant de froid quand vient le soir

Elle a des rêves __ plus qu'assez
Elle rumine __ elle ressasse
Lèvres serrées __ spasme espacé
Où sont les fleurs de son sourire


© Copyright Merle Bleu

dimanche 25 octobre 2015

Liberté en sous-bois

Femme sous bois, parfum de mûre, les feuilles de tes mains me couvrent d'orangé. Je suis l'homme étranger qui dans tes bras murmure la chanson d'un pays où les reflets sont d'or. A chaque pas vers toi s'entrouvrent des clairières, sourires verts de mousse dont tes refrains m'habillent. Les oiseaux me babillent les couleurs d'autrefois où poussait l'innocence. Je foule ton humus, m'imprègne de ta terre, m'enivre de senteurs. Au creux de ta moiteur je me fais arbre et bois, les doigts tendus touchant le ciel criant plaisir et joies perdues.

De chaque sens j'explore la grandeur, je te contiens, tu me contiens là où le tout devient naissance. Enchevêtré de toi je suis caresse de ramure, l'histoire ancienne des blessures que le nous soigne. Au bruissement de l'air je m'abandonne, m'allonge au sol et te respire, trouve l'instant de tes soupirs que le vent me délivre. A chaque page de ton livre, j'entends le souffle de ta marche, je te dessine à mes côtés, je te sens là, présence inimitable.

Voûte de Toi, je suis dans ton feuillage, aux lignes des nervures, liseré de lumière au bord de tes contours. J'habite en toi, en tous les paysages où tu n'es que beauté, oiseau bleuté je vole, étend ma plume à ta nature, trouve un soleil au creux des reins vers un écrin d'atterrissage.

Déclaration de Je

Hors du temps __ des freins __ du quotidien
Là où le sens trouve sa place
Je reste et je t'attends
Rien ne me prend __ rien ne m'efface

Je suis ce lieu de ton espace
Où tu t'endors __ où tu te poses
Rien ne se doit __ rien ne s'impose
De profondeur ou de surface

Je suis ce nid fait de douceur
Où frêle oiselle tu frémis
Les yeux ouverts ou à demi
Ton coeur confiant contre mon coeur

Je suis savanne de lionne
Une étendue de terre rouge
Nu sous le signe du désir
Qu'entre les griffes tu me donnes

Je suis cet arbre et son feuillage
De sève et bois sous une écorce
La faiblesse et la force
Dans le murmure de ton souffle

En ce lieu sûr de la conscience
Où je suis couple et temple __ union sacrée
Que ce soit près ou à distance
N'oublie jamais __ Je suis


© Copyright Merle Bleu

samedi 24 octobre 2015

Au fil de soi

Fatalité __ Destiné __ Hasard
Que laissez vous de liberté
Ai-je le choix dans vos regards
Suis-je un acteur ou un jouet

Peut-être suis-je grain de sable
Pensant nager __ pris au courant
Désagrégé de pesanteur
Rebondissant sur les possibles

Suis-je privé d'aspérités
Si je me plaque ou bien m'accroche
Est-ce de force ou volonté
Petit morceau de roche délité

Autour de moi __ l'eau __ la rivière
Le féminin de mes pensées
Un tendre instant entre l'hier et le futur
Où la déesse vient danser

Si en ses bras une vague me pose
Que j'en épouse aussi la forme
Verbe et sujet d'un même terme
Hasard et choix les deux composent

Juste accepter d'un lâcher prise
Cette évidence __ elle s'impose
Nulle raison n'est plus de mise
J'aime d'amour __ en vers et prose


© Copyright Merle Bleu

Sur un nuage

Faire l'amour sur un nuage
Mousse des nues
Caresse douce et cotonneuse
Contre la peau être massage

Flotter entre ciel et vapeur
Horizon sans limite
Le corps sous la pluie de l'esprit
Sublime douche tropicale

Perché entre désir et idéal
Du masculin au féminin
S'enrouler de l'instant __ d'étoffe de satin
Sensuelle et rouge

Sentir __ du sexe au cœur
Essor __ une onde bouge
Lumière chaude envahissante
Source et fusion __ lente effusion

Monter encore __ voler jusqu'à l'union
Percevoir le Divin
Etre le vent et le soleil
Tout et moitié d'une merveille

Un Univers au creux des reins
Toucher l'azur et les étoiles
Dans un élan de quintessence
Lever le voile __ être le souffle de l'extase


© Copyright Merle Bleu

mercredi 21 octobre 2015

Battements d'ailes

Instant fragile
Ballet nuptial sur une fleur offerte
S'ouvrent __ se ferment les couleurs
Boire le suc __ risquer sa perte

Pour s'enivrer à l'éphémère
Battre des ailes les faux yeux
Espérer que les dieux détournent le regard
Que nul danger n'habite aux cieux

Plonger d'amour dans le nectar
En acceptant pour se nourrir
De faire confiance à son histoire
Vivre ou mourir __ oser la chance

Est-ce le vent qui vous emporte
Voiles poudrées __ multicolores
Le monde change et vous battez
Vers des contrées libres encore

Papillons bleus blancs et autres
Emotions folles de mon corps
Pulsions otages de mon ventre
Fermez vos ailes __ moi je dors


© Copyright Merle Bleu

mardi 20 octobre 2015

Equilibriste

Contre ta joue
Je suis enjoué __ en joie
C'est doux
Ce nous si plein d'émoi

Ca fait des mois et des années
Je crois
Que Toi et Moi se nouent
C'est fou tu vois

Ce long chemin cherchant ta voix
Impasses sans le pair
Les rues pavées sans ton pavois où l'on se perd
Nus sous la pluie de nos impairs

Ces nuits où l'on louvoie
Sans un regard
Au gris de chien et loup
Aigri __ hagard

Les journées sans entrain où les oreilles sifflent
Où la raison déraille en ne sachant que faire
Tu es venue sans crier gare
Femme du Nord portant la Paix d'un Paradis

A l'angevinne l'ange vole
Ce que le temps monopolise
Comme une abeille polénise
Le parapluie d'un tournesol

Savant mélange
Tes yeux pendules
Inventent mon horloge
Et je m'y loge au fil des mots en funambule


© Copyright Merle Bleu

lundi 19 octobre 2015

Au ventre de l'iris

Fleurit l'iris
Un éclat dans tes yeux
Flamme d'esprit
Immense précipice où l'âme s'abandonne

Somptueuse offrande d'un calice
Se donne heureuse
La floraison de l'être __ fenêtre
Source abondante et merveilleuse

A ce rond coloré
En papillon se pose
Le pastel de mes ailes
Formant pétales d'une rose

Breuvage de saveur
Voluptueuse est l'odeur
Alliance de nos corps
Au couplet de tendresse

Déesse souple des envies
Inassouvie corolle d'amoureuse
Sur le chemin aux herbes folles
Sois le multiple des méandres

Mon tout se mêle à l'indicible
Au ventre du désir
L'instant se fait capture
Possible de chaleur et suc

Femme dirige mon vertige
Vers ton parfum j'aime à me tendre
Lorsque tu t'ouvres __ me recueilles
Que je t'effeuille __ en gestes doux


© Copyright Merle Bleu

dimanche 18 octobre 2015

Saveur matinale

La tasse fume un café noir
Eveil à deux __ tendre silence
Voyage __ une senteur Arabica
Trace à l'instant son arabesque

La nuit lève le masque
Le rêve vole et s'évapore
D'un refet d'or dans le regard
Dans l'émergence d'un sourire

Arômes __ les portes s'ouvrent
Les mille nuits __ au fond des yeux __ dansent la soie
Palais d'Orient
Le mystérieux d'un Toi et Moi

Moment paisible où le coeur dit
Scande le rythme des secondes
Etire l'être à l'infini
Sur un rebord d'éphéméride

D'un nouveau jour l'aube se love
Longue saveur __ lumière des papilles
En fond de gorge s'éparpille
Cette chaleur auprès de l'Autre


© Copyright Merle Bleu

vendredi 16 octobre 2015

Osmose

Un rocher amoureux
Immobile gris clair
Observait la rivière et ses reflets jaspés
Chatoyante chanteuse à ses flancs inondés

Elle était l'eau qui coule
Eternelle enveloppe
A sa peau chair de poule
Caresse d'aubes transparentes

Une pierre et la source
Assoiffés en silence
Des envies de leurs courbes
Partageaient leurs surfaces
En orbes élégantes __ voltes sinueuses

Une frange d'écume __ une frise de bulles
Pétillait d'un contact
Dans un geste de tact __ frissonnant préambule
L'eau glissait douce et plume

Minéral aux nuances platine
Aux inclusions  de bleu __ de quartz
Il tremblait de tendresse et patine
Sous les baisers de sable __ d'alluvions

A ses rêves d'union
L'eau souriait
Éclatante
Mutine
Libertine infiltrant les fissures
Jusqu'au coeur
Vermillon

Dans la roche
En fusion
Alchimie de la vie d'un silex étincelle
Une essence muette
Un cristallin
De sel
S'offrit
De poudre tendre aux gouttelettes
En renaissance et connaissance



© Copyright Merle Bleu

jeudi 15 octobre 2015

Evaporée

Parfum __ mémoire d'une femme
Dans mes narines ce murmure
Chuchotement de l'âme
L'esprit s'envole en ses sous-bois

Froissement dans les draps
J'habite ce palais d'odeur
Ma maison est sa peau
Tout près __ serré contre mon cœur

Ses bras sont un feuillage de verdure
Elle est ma terre et mon humus
Herbe et mousse
Efflorescence d'un mystère

En moi l'essence glisse
Saveur aromatique
Mystique émoi d'une présence vaporeuse
Charmeuse offrande symbolique

Capture d'un des sens
Le nez s'enivre à l'infini
Distillerie de molécules
Forme une voûte ornée d'un péristyle

Splendide est l'édifice
Cathédrale d'absolue
Où l'être vogue dissolu
Offrant le rêve en sacrifice


© Copyright Merle Bleu

Matin d'oiseau

Un oiseau chante quelque part
Perce le noir __ cri de cristal
Un oiseau chante d'idéal
La nuit passée __ le petit jour

Notes velours et porcelaine blanche
La vie s'étire
Le son sautille sur les branches
Ruisselle en pluie de feuille en feuille

Un oiseau chante et se recueille
Le coeur au chaud entre les plumes
Un oiseau chante __ il aime
L'âme perchée frôle l'estive

Un oiseau chante __ un oiseau rêve
Le nid douillet __ le duveteux
La mélodie des jours heureux
Que la vie sème note à note

L'oiseau du bec strille et pianote
Dolce vita __ amore mia
Croches d'amour __ rondes de joie
Soupirs au vent __ air au levant

L'oiseau s'arrête et puis respire
Puise dans l'aube un dernier souffle
Sens sous son aile un devenir
Vers son destin s'agite et siffle

____ et puis s'envole


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