dimanche 7 avril 2013

Puits des sens


Au fond du puits je suis, m'encercle la lumière
Un visage, un instant, la haut, passe et s'égare
Me reste la froideur du soir, l'odeur de la pierre
Et puis le désespoir fuse sans crier gare.

Au coin, blotti, mon corps las se laisse engloutir,
Figé dans l'eau croupie, les membres ankylosés,
Yeux à la vie fermés en rêves d'aboutir,
Soupirs évaporés aux désirs nécrosés.

Flottement des sens tus, la lumière apparait,
La bas attend la mort, en tenue d'apparat,
Relent de moisissure, odeur d'un marais,
Une armée de gros rats renifle le bout de gras.

Soudaine sensation me tire du sommeil,
Vos lèvres m'irradient, me réchauffent le ventre,
Pour vous je me raidi, butine cette abeille,
Me réchauffe son puits qui simule son antre.

Que l'on sonne la troupe à la trompe des morts,
Au passage du col faites vous de velours,
Que je jouisse de vous sans avoir de remords,
Vous êtes mon amie la bouche de l'Amour.

Flottement des seins nus, la lumière apparait,
La bas attend la mort, en tenue d'apparat,
Parfum de vous mon coeur, chaleur d'un palais,
Désarmé je souris et meurs sans embarras.


© Copyright Merle Bleu

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