dimanche 7 avril 2013

Naufrage



Ils sont les rapaces pillant le monde,
Aux richesses amassées en leurs serres,
Oiseaux de proie à l'appétit immonde,
Avides pourvoyeurs de nos misères.

N'es tu pas las de cette servitude ?
Ou est elle devenue ta nature,
Cette échine courbée de lassitude,
Comme mouton qu'on amène à tonsure.

Regarde l'herbe verte de leur pré,
En as tu jamais gouté de pareille ?
Ils aiment à leurs rapines s'empiffrer
Privant l'autre du raisin de la treille.

Que le jour vienne où se règlent les comptes,
Ces chacals perdront du poil la superbe,
On verra bien si leurs bourses remontent,
Aux cris déchainés d'une foule acerbe.

Quel est ce monde où l'on mendie sans toit,
Où les dieux fous se déclarent une guerre,
Le bruit du canon couvrant la prière,
Pendant que le marchand d'armes festoie.

Avons nous perdu toutes les valeurs ?
Quelle est donc ici la place de l'humain ?
Une machine à bas prix pour labeurs
Pour qui la vie n'a pas de lendemain ?

Pourquoi vouloir ainsi accumuler,
Le beau moment est celui du partage,
Utiliser l'autre comme un mulet,
C'est décider de l'homme le naufrage.


 © Copyright Merle Bleu

1 commentaire:

  1. Oui, tu as très bien décris le monde actuel, dans ce poème magnifique, où je n'ai pas compté la métrique, mais dans lequel je remarque bien que les rimes sont scrupuleusement respectées (féminine, masculines,singulier,pluriel).

    -Donc un fond "engagé" comme je les aime,
    -Une forme classique respectée.

    Un poème "de race" donc (sourire)

    Evelyne*

    RépondreSupprimer